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Attendre vendredi pour le Black Friday : est-ce encore intéressant ?

Plus de la moitié des Français ont commencé à scruter les prix dès le 1er novembre et 7 sur 10 prévoient de participer cette année, avec un budget moyen de 345 euros selon une étude du Boston Consulting Group (BCG). En moyenne, sur la période du Black Friday, il n’y a pas de variation significative des prix, avec des baisses entre 1 et 3 % du point de vue macroéconomique.


Vous avez enregistré l’article tant convoité, noté le cadeau de Noël pour votre mère, découvert le manteau parfait et attendez 00h01 ce vendredi pour dépenser sans compter pour le Black Friday ? Mais pourquoi attendre ? Il n’est que mardi et votre téléphone vibre déjà avec des messages tels que « – 50 % dès maintenant », « Black Week exclusive », « Profitez du Black Friday »… Le « vendredi noir » est déjà dépassé. Place à la Black Week ou au Black November.

« Dès son arrivée en France, l’opération Black Friday s’est rapidement étalée dans le temps. À l’origine, on a ajouté le lundi appelé le Cyber Monday. Maintenant, vous avez même du Black November. Certains commerçants poursuivent même jusqu’à Noël », constate Gregory Caret, directeur de l’observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir, dans un entretien avec 20 Minutes.

« Ça commence de plus en plus tôt et se termine plus tard. Il n’y a pas de dates réglementées, comme pour les soldes, donc tout le monde essaie de devancer ses concurrents », ajoute-t-il. Les promotions s’étalent sur une plus longue durée, permettant d’étaler les marges et d’éviter une surcharge des sites le jour J.

### Des prix surveillés dès le 1er novembre

Quel est le résultat ? « Les promotions alléchantes sont déjà en ligne depuis début novembre », commente Gregory Caret. Et non, elles ne seront pas nécessairement plus intéressantes vendredi, au point d’attendre. Les « vrais » deals (stocks limités, grosses remises) sont souvent disponibles dès le lundi ou le mardi de la Black Week, voire avant. Pour ne pas manquer une bonne offre, il faut agir rapidement.

D’ailleurs, plus de la moitié des Français ont commencé à surveiller les prix dès le 1er novembre et 7 sur 10 prévoient de participer cette année, avec un budget moyen de 345 euros selon une étude du Boston Consulting Group (BCG), rapportée par l’AFP. En ce qui concerne l’e-commerce, les chiffres sont éloquents : l’an dernier, plus d’un achat sur trois pendant la « Black Week » a été réalisé en ligne (contre un sur cinq le reste de l’année), selon le groupe BPCE. Le panier moyen ? 81 euros en ligne, 57 euros en magasin.

### « Des promotions aussi longues doivent éveiller les soupçons »

Cependant, au-delà des -50 % séduisants, la réalité est plus… nuancée. « Des promotions aussi longues sur la durée doivent éveiller les soupçons », met en garde Gregory Caret. L’UFC-Que Choisir a analysé les prix de l’électroménager et du petit électroménager sur plusieurs mois : « Au final, durant cette période du Black Friday, il n’y a pas de variation significative des prix. En moyenne, les baisses sont très modestes, entre 1 et 3 % du point de vue macroéconomique. » Les « bonnes affaires » sont ainsi plutôt rares. Souvent, le prix barré à 799 euros qui passe à 499 euros n’est pas le véritable prix de départ, mais plutôt un ancien prix catalogue (recommandé par le fabricant mais rarement appliqué) ou un prix de comparaison d’un concurrent.

### Les comparateurs de prix et des outils de suivi sont vos alliés

« Le Black Friday est une opération commerciale, c’est très marketing. Bien qu’il y ait des prix réduits, ce n’est pas nécessairement la meilleure période de l’année. Vous pouvez trouver des prix plus avantageux, par exemple en mars, durant une période plus creuse », tempère Mathieu Guffens, fondateur de Mosc App, un outil de suivi de prix.

Alors, doit-on attendre vendredi ? Franchement, non. Si une offre vous attire vraiment aujourd’hui ou demain, n’hésitez pas, mais avec quelques conseils à garder à l’esprit. « Vous pouvez utiliser des outils de suivi des prix comme Mosc pour vérifier l’intérêt d’une promo », propose son fondateur, et « anticiper et comparer les prix avant d’acheter avec un comparateur », ajoute le directeur de l’observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir. À votre carte bleue de jouer maintenant.