ChromeOS est presque disparu, Android prend le relais avec le plan « Aluminium » de Google.
Google prépare activement l’enterrement de ChromeOS sous le nom de code Aluminium, avec pour objectif de mettre Android dans nos PC d’ici 2026. L’offre d’emploi mentionne des appareils tels que des « laptops, détachables, tablettes et box », tout en évoquant des gammes « AL Mass Premium » et « AL Premium ».

On le pressentait, nous en parlions sous forme d’allusions, mais cette fois, c’est écrit noir sur blanc. Google a commis une erreur classique : tout révéler dans une offre d’emploi sur LinkedIn. Le poste recherché ? Un « Senior Product Manager » pour un travail basé à Taïwan. Sa mission ? Gérer la transition vers Aluminium, le nom de code d’un nouveau système d’exploitation reposant sur Android.

L’intention est claire : rassembler les forces. Si ChromeOS est intéressant pour les écoles et les entreprises, il peine face aux iPads et aux PC sous Windows.
Avec Aluminium OS, Google ne souhaite plus se cantonner au segment d’entrée de gamme, ils visent le marché Premium. Pour ce faire, ils ont décidé de concentrer toutes leurs ressources sur Android.
Aluminium : Android envahit le PC
Alors, qu’est-ce que signifie cette histoire d’Aluminium ? C’est simple. Jusqu’à présent, ChromeOS était une distribution Linux améliorée avec un navigateur Chrome. C’est léger, sécurisé, mais limité. Aluminium, en revanche, adapte Android au format PC.
L’offre d’emploi est très explicite. Elle mentionne des appareils tels que des « laptops, détachables, tablettes et box », c’est-à-dire des mini PC dans le style du Mac Mini. Cependant, ce qui est le plus révélateur, c’est la segmentation. Google ne souhaite plus se limiter aux ordinateurs coûtant 300 euros. Le document évoque des gammes « AL Mass Premium » et « AL Premium ».
En pratique, cela signifie que Google se prépare à offrir des machines en mesure de rivaliser avec un MacBook Pro ou une Surface Pro. Pour faciliter la transition, ils avancent l’argument de l’IA. Aluminium est décrit comme « construit avec l’Intelligence Artificielle au cœur ». Autrement dit, attendez-vous à voir Gemini intégré de manière beaucoup plus poussée que ce que l’on observe actuellement sur les Pixel 9.
Le défi de la transition et des Chromebooks existants
Il est séduisant de tout changer, mais que faire des millions de Chromebooks déjà en circulation ? L’offre d’emploi mentionne une « continuité commerciale », ce qui signifie, en langage corporate, « nous ne voulons pas que nos clients passent chez Microsoft ».
Deux scénarios se dessinent :
- La cohabitation : ChromeOS et Aluminium coexistent pendant plusieurs années. C’est la probabilité la plus forte.
- La migration forcée : Google pourrait proposer une mise à jour pour convertir certains Chromebooks récents (dotés de puces Intel 12e génération ou MediaTek Kompanio 520, actuellement en test) en appareils Android.
Android a toujours éprouvé des difficultés sur les grands écrans. L’interface de bureau d’Android s’est améliorée, mais elle n’atteint pas la fluidité ni la gestion des fenêtres d’un Windows 11 ou d’un macOS.
Pourquoi cela pourrait (enfin) réussir
La stratégie de Google consistant à maintenir deux systèmes d’exploitation n’a pas de sens depuis des années. Apple a réussi à garder macOS et iPadOS distincts grâce à son contrôle total sur le matériel. Google, quant à lui, doit compter sur des partenaires comme Acer, HP ou Asus, ce qui disperse ses ressources.
Depuis un certain temps, Google essaie de transférer des « fonctionnalités » d’Android vers ChromeOS, y compris le Play Store. Cependant, nous sommes loin d’une expérience utilisateur complète.
En centralisant tout sur Android, Google offre aux développeurs une cible unique. Si une application Android fonctionne parfaitement sur un smartphone, une tablette ET un PC portable, cela incite à l’optimiser.
De plus, le marché du PC reprenant de l’élan grâce aux puces ARM (notamment avec Apple Silicon, Qualcomm et bientôt Nvidia), Android représente la seule solution crédible pour Google afin de ne pas être laissé pour compte.
Est-ce que cela sera prêt pour 2026 ? Étant donné l’historique de Google concernant les lancements de produits, je reste sceptique. Toutefois, la direction semble enfin être la bonne.

