France

La CGT ne soutient pas le Rassemblement national sur ArcelorMittal.

La CGT s’oppose au Rassemblement national concernant le vote prévu jeudi à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi visant à nationaliser ArcelorMittal en France. Plus de 310 amendements ont été déposés sur le texte à la clôture du dépôt d’amendements lundi à 17 heures, dont 195 par le groupe RN.


La CGT se dresse fermement contre le Rassemblement national concernant ArcelorMittal. Sophie Binet, la secrétaire générale du syndicat, a déclaré lundi que le RN avait mis en place une « stratégie d’obstruction » en vue du vote prévu jeudi à l’Assemblée nationale sur une proposition de loi visant à nationaliser l’aciériste en France.

Ce géant de l’industrie sidérurgique a annoncé en avril un plan social en France, dont la pertinence est remise en question par un rapport d’expertise commandé par le CSE.

### Un texte émanant de LFI

« Nous sommes extrêmement choqués de découvrir que les députés du Rassemblement national […] ont prévu de mettre en place une stratégie d’obstruction », en déposant de nombreux amendements, a affirmé Sophie Binet. « Si ces amendements sont maintenus, cela signifie que la proposition de loi ne pourra pas être votée. »

Le texte, soutenu par la députée LFI Aurélie Trouvé, a été adopté le 19 novembre en commission des Finances de l’Assemblée nationale, avec le soutien de l’ensemble de la gauche, tandis que la droite et le centre l’ont rejeté. Le RN s’était quant à lui abstenu. « Ils s’abstiennent pour faire croire qu’ils ne sont pas opposés et, derrière, ils mettent en place une manœuvre d’obstruction », a dénoncé Sophie Binet, qualifiant l’approche du RN d’« hypocrite ».

Plus de 310 amendements ont été déposés sur le texte avant la clôture des dépôts d’amendements lundi à 17 heures. Le groupe RN en a enregistré 195, ses alliés de l’UDR en ont déposé 84, totalisant ainsi 279 amendements, alors que le reste provient des macronistes (EPR, 28) et de LFI (3), selon les données disponibles sur le site de l’Assemblée. Les administrateurs continuent d’examiner la recevabilité de ces amendements, ce qui pourrait réduire le nombre en discussion lors de la séance.

### Mélenchon accuse aussi le RN

« Nous appelons tous les députés à être présents et à voter en faveur de cette proposition de loi essentielle pour la défense de notre industrie et de notre souveraineté nationale », a indiqué Sophie Binet, qui enverra un courrier aux parlementaires, à l’exception de ceux du RN. « Ce que l’on constate, c’est que le RN travaille pour Mittal », a-t-elle conclu, estimant que ce parti « aide une grande multinationale à quitter le pays et à dérober notre industrie ».

Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a également accusé le RN sur X de préparer « le blocage de la nationalisation d’Arcelor ». « À Dunkerque, mais aussi chez les députés RN à Grandrange, Florange, Desvres, Montataire, le RN est l’ennemi de la souveraineté nationale et le meilleur ami du patron liquidateur », a-t-il écrit.

### Réponse du RN

« Le RN permettra un vote sur Arcelor mais aura donné une bonne leçon à LFI qui se croit tout permis », a rétorqué le député RN Jean-Philippe Tanguy sur X, laissant planer le doute sur un éventuel retrait d’amendements avant la séance. Ce dernier a accusé LFI d’avoir eu une « attitude odieuse » et d’avoir pratiqué l’obstruction sur ses textes lors de sa journée annuelle réservée dans l’hémicycle le 30 octobre dernier.