Pourquoi « Champagne Problems », la rom-com numéro 1 sur Netflix, attire-t-elle ?
Le film Champagne Problems a été mis en ligne le 19 novembre et a pris la première place au classement mondial des films les plus vus sur Netflix. Le long métrage a été tourné en France, entre Paris et la Champagne, et met en scène Sydney, une cadre américaine, et Hugo Cassel, propriétaire d’une maison champenoise en difficulté.
Alors que les chrysanthèmes se fanent sur les tombes recouvertes de gel, quel meilleur moyen de se réchauffer le cœur que de regarder une romance prévisible se déployer jusqu’au moment de l’ouverture des cadeaux ? Que ceux qui n’ont jamais cédé au plaisir des bons sentiments sous la neige nous jettent la première boule ! Pour illustrer cela, la comédie romantique *Champagne Problems*, mise en ligne le 19 novembre, a pris la première place au classement mondial des films les plus regardés sur Netflix, surpassant *Frankenstein* de Guillermo Del Toro. De plus, ce long métrage, dont le titre fait référence à une chanson de Taylor Swift, a été filmé en France, entre Paris et la Champagne. Pourquoi sommes-nous si nombreux à céder à cette effervescence de bons sentiments présente dans cette rom-com pétillante ?
### Un scénario extra-doux
Les films de Noël présentent souvent une citadine ambitieuse qui retourne dans sa ville natale pour tomber amoureuse d’un bûcheron en chemise à carreaux. *Champagne Problems* suit cette formule et raconte l’histoire de Sydney (Minka Kelly, connue pour *Friday Night Lights* et *Euphoria*), une cadre ambitieuse américaine, responsable des acquisitions dans un grand groupe de boissons new-yorkais.
Au lieu de se retrouver dans le Montana, elle est envoyée à Paris pour convaincre l’excentrique Hugo Cassel (Thibault de Montalembert, de *Dix pour cent*), propriétaire d’une maison champenoise en difficulté, de lui vendre son vignoble réputé.
Lors d’une soirée de détente dans la capitale française, elle est éblouie par un séduisant Français, Henri (Tom Wozniczka, aperçu dans *Slow Horses* et *Les Gouttes de Dieu*), dans une librairie charmante. Le coup de foudre est instantané et réciproque. Ensemble, ils vivent une soirée magique à travers les éclairages des beaux quartiers d’un Paris digne d’une carte postale.
*Champagne Problems* embrasse sans réserve les clichés de la rom-com, comme celui de l’Américaine *workaholic* transformée par l’esprit de Noël et les macarons. Le scénario, bien que doux, se révèle plus *hot* que les comédies de Noël plus traditionnellement puritaines de Hallmark, avec le couple se retrouvant au lit !
### Une comédie extra-brute
Dans ces comédies romantiques, les Américaines tombent souvent amoureuses de princes de royaumes fictifs. Là encore, *Champagne Problems* s’inscrit dans cette lignée. Surprise, le beau Français est en réalité l’héritier de Château Cassel, la maison champenoise en difficulté, et pas seulement un rêveur souhaitant ouvrir un concept store dédié aux livres et aux bulles.
Alors que la romance est à peine effleurée, Mark Steven Johnson, scénariste et réalisateur de *Champagne Problems* et connu pour *Love in the Villa* et *Jack Frost*, opte pour un changement de registre en empruntant les codes de la comédie de Noël.
Hugo Cassel invite Sydney et les autres acheteurs potentiels à passer les fêtes dans son domaine près d’Épernay. Celui qui l’impressionnera le plus par ses connaissances sur la méthode champenoise et la culture française remportera le vignoble.
Parmi les concurrents de Sydney, on trouve Roberto Salazar (Sean Amsing), un milliardaire excentrique et gay, Brigitte Laurent (Astrid Whettnall), une viticultrice française stratégique, et Otto Moller (Flula Borg), un Allemand asocial. Ces personnages caricaturaux plongent *Champagne Problems* dans une comédie loufoque. On rit d’ailleurs quand l’Allemand mentionne qu’en Allemagne, on regarde aussi *Piège de cristal* à Noël : « Mais là-bas, c’est considéré comme une tragédie. Pauvre Hans Gruber… Profondément incompris. »
Tous les rebondissements, coïncidences et conflits sont façonnés artificiellement pour les besoins de l’histoire d’amour entre Sydney et Henri. Pourquoi cela charme-t-il malgré tout ? Les paysages enneigés sont vraiment frappants. La célèbre tour de la maison De Castellane ou le château Comtesse Lafond ont indéniablement plus de caractère qu’une ville isolée du Midwest.
Tout semble pétillant parce que tout le monde est riche et personne n’a de problèmes réels. Ce mélange de réconfort dans l’opulence bourgeoise et les magnifiques décors d’Epernay peut ne pas être le meilleur cru, mais son charme, oscillant entre les codes du téléfilm de Noël et la parodie, n’est pas inintéressant.

