Restructuration du système d’investissement : de nouvelles facilitations à venir
La Tunisie a travaillé à créer un environnement favorable à l’investissement, afin de soutenir une croissance économique durable. Selon la Fipa, le volume des investissements internationaux a atteint 1.650,3 millions de dinars à fin juin 2025, ce qui représente une progression de 20,8 % par rapport à 2024.
Depuis plusieurs années, le secteur de l’investissement est au cœur des débats, notamment concernant les grands projets d’infrastructures, leur financement et leur répercussion sur les équilibres macroéconomiques. La Tunisie s’emploie à stimuler l’investissement productif et générateur de richesses tout en supprimant les obstacles bureaucratiques qui freinaient auparavant l’investissement et le développement des affaires.
La Presse — L’État considère aujourd’hui l’investissement productif comme le moteur de la croissance nationale et un levier fondamental pour la relance économique, visant à intégrer la Tunisie dans des secteurs porteurs.
Le gouvernement a pour objectif de moderniser le système d’investissement, ce qui devrait renforcer l’attractivité du pays pour les investissements tant publics que privés, qu’ils viennent de acteurs nationaux ou étrangers.
Cette stratégie s’inscrit dans les recommandations du nouveau modèle de développement et du programme gouvernemental, qui placent l’investissement au cœur de la relance économique. Le but est d’amplifier ses effets, en particulier en matière de création d’emplois durables, de développement équilibré des régions, de priorisation des secteurs dynamiques et de promotion du développement durable.
Réinstaurer la confiance des investisseurs
L’investissement est perçu comme un catalyseur majeur pour favoriser une croissance économique durable. La Tunisie a travaillé à la création d’un environnement propice permettant aux opérateurs économiques d’accéder à de meilleures opportunités, d’améliorer la qualité des services publics et privés, ainsi que d’optimiser l’accès à la révolution numérique. L’amélioration du climat d’investissement devrait engendrer une augmentation des projets dans tous les secteurs.
Le développement du système d’investissement, aligné sur les priorités du budget économique et du nouveau plan de développement examiné lors du dernier Conseil ministériel restreint, contribuera à renforcer la confiance dans le climat des affaires et à orienter les investissements vers des secteurs à forte valeur ajoutée.
Sarra Zaafrani Zenzri, Cheffe du gouvernement, a souligné l’importance d’intensifier les efforts pour restructurer et améliorer la gouvernance des institutions et organismes en charge de l’investissement, en leur apportant le soutien nécessaire pour accroître leur efficacité et leur performance socio-économique.
La révision du cadre législatif et la digitalisation des procédures figurent également parmi les axes de cette démarche visant à simplifier et moderniser l’environnement des affaires.
Réformes mises en place pour faciliter l’investissement
Pour atteindre les objectifs fixés, plusieurs réformes ont été mises en œuvre : amélioration des infrastructures, réduction des délais de traitement des dossiers, simplification et numérisation des services destinés aux investisseurs, transparence des transactions et suivi des indicateurs d’investissement au niveau sectoriel et régional.
Une plateforme nationale d’investissement sera établie pour servir d’interface unique pour les investisseurs, centralisant toutes les procédures et services administratifs liés à la création et au développement de projets.
Cette plateforme favorisera des démarches fluides et rapides et contribuera à améliorer le climat des affaires en fournissant une base de données nationale fiable.
Des travaux d’interconnexion des systèmes et d’intégration des services de constitution juridique des entreprises sont en cours, tandis que le cadre réglementaire sur l’investissement est révisé pour remplacer certaines autorisations par des cahiers des charges simplifiés.
Des résultats encourageants
Des signes tangibles de succès ont déjà émergé en 2025. Selon la Fipa, le volume des investissements internationaux a atteint 1.650,3 millions de dinars à la fin juin 2025, soit une augmentation de 20,8 % par rapport à 2024, de 35,8 % par rapport à 2023 et de 63,6 % par rapport à 2022.
Les investissements directs étrangers (IDE) hors secteur énergétique ont permis la création de 4.677 emplois au cours du premier semestre. En devises, les flux d’investissements se sont élevés à 537,2 millions de dollars (+22 %) et 492,7 millions d’euros (+21,7 %) par rapport à l’année précédente.
Au total, 623 opérations d’investissement ont été réalisées hors secteur énergétique pour une valeur de 1.242,5 millions de dinars. La répartition par secteur révèle une prédominance des industries manufacturières (62,9 %), suivies par l’énergie (24,3 %), les services (11,6 %) et l’agriculture (1,2 %).
La Tunisie ambitionne d’atteindre 3.400 millions de dinars d’investissements étrangers d’ici la fin 2025 et 4 milliards en 2026, première année du nouveau plan de développement (2023-2026).
Une vision structurée pour l’avenir
Le ministère de l’Économie et de la Planification prévoit l’élaboration d’un code unifié englobant toutes les dispositions relatives à la création de projets, ainsi que des guides d’orientation et un code de bonnes pratiques pour informer les investisseurs sur les processus, normes et délais. L’objectif est de centraliser toutes les fonctions et services liés à l’investissement dans un guichet unique, tout en dirigeant les incitations vers les bénéficiaires qui éprouvent des difficultés d’accès au financement, notamment les PME et les régions moins développées.
Par ailleurs, l’exécutif souhaite concentrer les incitations sur des investissements de qualité dans des secteurs prioritaires tels que l’agriculture, la santé, les technologies de l’information et de la communication (TIC), l’énergie et d’autres domaines de développement en adéquation avec les objectifs nationaux pour 2026-2030.

