Landes : « Je suis innocente », affirme la mère accusée d’empoisonnement.
Maylis Daubon, 53 ans, est jugée depuis ce lundi matin par la cour d’assises des Landes pour avoir empoisonné deux de ses filles, dont l’une mortellement, à l’aide de médicaments. Selon le rapport d’expertise, les analyses du corps de la défunte ont révélé une prise massive de Propranolol, « l’équivalent de 50 à 75 cachets », ainsi que 22 molécules différentes et une « consommation régulière et importante » de cannabis.
Maylis Daubon, âgée de 53 ans, est jugée depuis ce lundi matin par la cour d’assises des Landes pour avoir empoisonné deux de ses filles, dont l’une de manière mortelle, en utilisant des médicaments. La prévenue, qui doit également répondre de sa tentative de faire assassiner son ex-mari, soutient que sa fille aînée, Enea, décédée à 18 ans, s’est suicidée.
« Je suis terrorisée d’être ici, accusée de faits horribles pour une mère et une femme, rien au monde n’aurait pu me faire commettre ces actes », a-t-elle déclaré. « Je suis innocente […], je suis dévastée par le décès de mon enfant, c’est un chagrin abyssal », a-t-elle insisté.
Un couple divorcé qui se déchire autour de ses filles
Le 13 novembre 2019, vers midi, la mère appelle les secours, alertée par sa cadette, Luan, au sujet d’une crise de convulsions de sa sœur Enea, au domicile familial de Dax. Le Samu découvre la jeune fille de 18 ans dans son lit en état de mort respiratoire. Après une réanimation sur place, Enea décède finalement six jours plus tard à l’hôpital.
L’enquête sur les causes du décès, en plus de la présence d’un médicament en surdose, révèle un conflit parental majeur. Depuis leur divorce en 2009, Maylis Daubon et Yannick Reverdy, ancien international de handball, se disputaient concernant leurs filles, qui ont été coupées de toute relation avec leur père à partir de 2011.
Les analyses du corps de la défunte ont montré une ingestion massive de Propranolol, un médicament qui ralentit le cœur. « L’équivalent de 50 à 75 cachets », selon le rapport d’expertise, qui fait également état de 22 molécules différentes et d’une « consommation régulière et importante » de cannabis. Selon les médecins légistes, le décès est lié à une « décompensation cardiorespiratoire aiguë d’origine toxique ».
Une pathologie « inventée » par la mère
Lors des mois précédents, la fille avait reçu de nombreuses prescriptions de neuroleptiques, d’anxiolytiques sédatifs, de traitements contre les convulsions et d’antidépresseurs. Les enquêteurs estiment qu’elle a consulté près de 30 médecins au cours de sa jeune vie.
Pour le père, Yannick Reverdy, sa fille « n’avait pas de pathologie », et sa mère en a « inventé » une pour la placer « sous emprise psychique, puis chimique ». Une psychologue de la Protection de l’enfance, intervenue en 2018 à cause de l’absentéisme scolaire anormal d’Enea, a évoqué un possible syndrome de Münchhausen par procuration.
Ce syndrome pousse un parent à exagérer ou à provoquer des problèmes de santé sérieux chez son enfant pour susciter l’attention ou la compassion. En août 2019, Maylis Daubon a déclaré à son entourage que sa fille était hospitalisée en soins palliatifs pour une leucémie et qu’elle préparait son enterrement.
L’absentéisme scolaire de Luan, la cadette, a également suscité des soupçons. Des analyses ont révélé des traces de codéine, d’anxiolytiques sédatifs, de somnifères et d’antidépresseurs dans ses cheveux, sans prescriptions médicales, ce qui a conduit à une nouvelle mise en examen de Maylis Daubon. Cependant, Luan n’a jamais souhaité mettre sa mère en cause et ne sera entendue qu’en tant que témoin lors du procès.

