Un narco à Vendin-le-Vieil ne revient pas de permission.
Un détenu du quartier de lutte contre la criminalité organisée de la prison de Vendin-le-Vieil a quitté l’établissement ce lundi, vers 07h40, dans le cadre d’une permission de sortie « employeur » qui fait polémique. Le détenu, libérable en 2029, a rendez-vous avec un potentiel employeur dans l’agglomération lyonnaise et sa permission de sortie court jusqu’à 21 heures.
Un détenu du quartier de lutte contre la criminalité organisée (QLCO) de la prison de Vendin-le-Vieil, situé dans le Pas-de-Calais, a quitté l’établissement ce lundi, vers 07h40. Impliqué dans un important trafic de drogue, il bénéficie cependant d’une permission de sortie « employeur » qui suscite la controverse.
Plusieurs véhicules ont quitté la prison en même temps, parmi lesquels une voiture banalisée et un van de la SNCF. Le calme est rapidement revenu autour de l’établissement. « Il est parti », a ensuite confirmé à l’AFP David Lacroix, délégué FO Pénitentiaire à Vendin-le-Vieil.
Une sortie dans ce contexte se fait sans escorte, mais un « dispositif » sera tout de même mis en place durant la journée, a précisé dimanche l’entourage du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.
Le détenu, qui pourra être libéré en 2029, a un rendez-vous avec un employeur potentiel dans la métropole lyonnaise. Il doit se rendre là-bas en TGV depuis Lille, selon David Lacroix. Sa permission de sortie est valable jusqu’à 21 heures. Cette autorisation a été accordée par un juge d’application des peines et confirmée par la chambre d’application des peines de la cour d’appel de Douai, malgré un avis défavorable du parquet de Béthune.
Selon une source syndicale, il s’agit de Ouaihid Ben Faïza, 52 ans, membre influent d’un vaste réseau de trafic de drogue en Seine-Saint-Denis. En 2014, alors qu’il était incarcéré à la prison de Villepinte depuis trois ans, Ouaihid Ben Faïza s’était évadé avec l’aide d’un commando armé lors d’une consultation à l’hôpital. Sa fuite avait duré deux semaines.
Dimanche, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a indiqué son souhait de changer les règles d’application des peines concernant la criminalité organisée. Il propose la création, à l’instar de la lutte contre le terrorisme, « d’un droit spécifique et d’un juge d’application spécialisé qui connaît parfaitement les profils dangereux ».
Thomas Vaugrand, secrétaire général du syndicat UFAP Unsa Justice dans les Hauts-de-France, a déploré que cette permission de sortie de droit commun ne soit pas compatible avec les conditions d’isolement prévues pour les détenus narcotrafiquants dans les QLCO créés cette année. « On a dit qu’il fallait les couper du monde […] et aujourd’hui on les laisse sortir dans la nature, tout seuls », a-t-il déclaré.

