Perturbations des transports, écoles, hôpitaux et commerces durant la grève des 24, 25 et 26 novembre
Cette mobilisation, présentée comme un « appel de novembre », survient un mois après que plus de 120.000 personnes ont défilé à Bruxelles pour dénoncer les mesures envisagées par l’exécutif le 14 octobre. La CGSP a déposé un préavis de grève couvrant les trois jours de l’action au sein de la police, dénonçant un manque d’attractivité croissant de la fonction de policier.
Cette mobilisation, qualifiée d' »appel de novembre », représente une nouvelle phase dans le conflit ouvert avec le gouvernement, à la suite de plusieurs semaines de tensions sociales et budgétaires. Elle intervient dans un contexte déjà tendu, un mois après que plus de 120 000 personnes ont manifesté à Bruxelles pour s’opposer aux mesures projetées par l’exécutif le 14 octobre.
1. Lundi : perturbations majeures dans les transports publics
2. Mardi : les services publics (écoles, hôpitaux, administrations, bpost) s’associent au mouvement
3. Mercredi : la grève s’étend au secteur privé, touchant les industries, zones d’activités, commerces et aéroports
**Marché du travail**
À partir du dimanche 23 novembre à 22h, le rail sera paralysé pour 72 heures. La grève concernera l’ensemble du personnel de la SNCB et de ses filiales, avec la possibilité d’autres actions si aucun dialogue n’est établi. Un service alternatif, reposant sur des volontaires, sera mis en place mais restera limité.
Pour les lignes reliant les grandes villes, un train sur deux circulera lundi. De plus, un train L et S sur trois sera en service. En revanche, l’offre de trains en heures de pointe sera très réduite, selon les prévisions de la compagnie ferroviaire dans un communiqué. La plupart des trains P de dimanche soir devraient circuler normalement, facilitant le retour des étudiants vers leur logement. La SNCB recommande à ses usagers de bien planifier leurs voyages en consultant régulièrement le planificateur de trajets en ligne.
Cette grève impactera également le trafic des Eurostar. Tous les trains entre Bruxelles, Lille et Londres seront opérationnels, tout comme 50 % des trains entre Bruxelles et Paris, 75 % des trains entre Bruxelles et Amsterdam, 75 % des trains entre Amsterdam et Londres, et 20 % des trains entre Bruxelles, Liège et l’Allemagne. La grève en Belgique n’affectera pas le trafic ferroviaire entre Londres et Paris.
**Trafic « très restreint » à la Stib, les réseaux TEC et De Lijn perturbés**
Les autres opérateurs de transport public (la Stib, De Lijn et le TEC) annoncent également de fortes perturbations sur toute la période. Cependant, ils ne peuvent pas préciser actuellement quels trains, trams et bus circuleront.
La Stib prévoit un trafic « très restreint » sur son réseau bruxellois entre le 24 et le 26 novembre et invite déjà ses usagers « à envisager des solutions alternatives pour se déplacer à Bruxelles durant ces jours ». L’état du trafic sera annoncé tôt le matin lundi, mardi et mercredi sur les réseaux sociaux.
En Wallonie, des perturbations importantes sont également attendues. À Liège et dans le reste de la province, les transports publics seront fortement affectés durant ces trois jours d’actions, avec des bus TEC et un tram complètement arrêtés.
De Lijn informe d’un service réduit et appelle les usagers à vérifier leur itinéraire quotidiennement. Les services de mobilité invitent les navetteurs à se renseigner sur leurs sites internet ou via les applications dédiées.
En ce qui concerne le secteur aérien, seules les opérations de ce mercredi seront perturbées.
**La CGSP dépose un préavis de grève de trois jours au sein de la police**
La CGSP a déposé un préavis de grève pour les trois jours d’action au sein de la police. « Cette décision laisse présager des conséquences majeures pour notre organisation ainsi que pour toute la profession, en réponse à une situation devenue intenable dans les services de police », souligne le syndicat dans un communiqué.
Le syndicat dénonce une attractivité décroissante du métier de policier, signalant une détérioration des conditions de travail et une hausse des charges opérationnelles. De plus, il regrette le manque de reconnaissance réelle de la profession, en particulier en ce qui concerne les départs à la pension.
« Les policiers font face chaque jour à des risques physiques, psychologiques et opérationnels spécifiques. Pourtant, ces contraintes ne sont pas pleinement reconnues dans les dispositifs relatifs à la fin de carrière », déclare la CGSP.
La situation est encore plus préoccupante à l’aéroport de Charleroi : tous les vols d’arrivée et de départ sont annulés mercredi.
**Pourquoi cette mobilisation nationale ?**
Dans leur communiqué, les syndicats critiquent un projet politique qu’ils estiment accentuer les inégalités : gel de l’indexation, économies nouvelles sur les pensions, hausse de la TVA et, plus globalement, démantèlement de la sécurité sociale et du marché du travail. Ils mettent en garde contre l’impact du « malus pension », qui toucherait plus de la moitié des femmes, ainsi que contre les mesures de flexibilité que le gouvernement souhaite renforcer. D’après eux, le Premier ministre n’a proposé « qu’un menu indigeste », aggravant encore la précarité des travailleurs.
En réponse à ces mesures, les syndicats exigent des alternatives qu’ils jugent réalistes : une réforme fiscale comprenant une imposition sur les grandes fortunes, une taxe sur les activités numériques des géants technologiques, une révision des subventions publiques accordées aux entreprises, ainsi qu’une règle unifiée assurant que tous les revenus – y compris ceux des sociétés de management – contribuent de manière équitable au financement de la sécurité sociale. Pour les organisations, cet appel commun vise à défendre un contrat social qui s’érode et à rappeler qu’il est encore temps pour le gouvernement d’ajuster ses mesures avant leur vote.
Ces trois jours de grève, annoncés comme parmi les plus importants de l’année, constituent un avertissement clair au gouvernement : celui d’une société qui refuse, selon les syndicats, d’être davantage mise sous pression sans qu’en retour, plus de justice sociale et de cohésion ne soient garanties.

