France

Cinq jours d’école, deux zones de vacances : Propositions sur les rythmes scolaires

La Convention citoyenne présente ce dimanche ses propositions pour revoir l’organisation des rythmes scolaires afin de mieux répondre aux besoins des enfants. Selon Kenza Occansey, vice-président du Cese, « aujourd’hui, l’organisation des temps n’est pas construite pour les enfants, mais en fonction des contraintes professionnelles, des parents et des besoins économiques ».


Leurs idées ne plairont pas à tout le monde. Cinq jours d’école « pleins » par semaine dès l’école élémentaire, autant de vacances scolaires qu’actuellement mais avec seulement deux zones : la Convention citoyenne présente ce dimanche ses propositions pour réorganiser les rythmes scolaires afin de mieux répondre aux besoins des enfants.

Les environ 130 citoyens qui se réunissent régulièrement depuis juin au Conseil économique, social et environnemental (Cese) doivent adopter formellement ce dimanche, lors d’une ultime séance, les vingt propositions contenues dans leur rapport finalisé samedi, obtenu par l’AFP.

### Des rythmes « inadaptés » aux besoins de l’enfant

Au cours de sept sessions, cette Convention citoyenne sur les temps de l’enfant, inspirée de celles relatives au climat (2019-2020) et à la fin de vie (2022-2023), avait pour objectif de répondre à la question posée par François Bayrou alors Premier ministre : « Comment mieux structurer les différents temps de la vie quotidienne des enfants afin qu’ils soient plus favorables à leurs apprentissages, à leur développement et à leur santé ? »

Le premier constat de ces 133 participants, hommes et femmes âgés de 19 à 83 ans, choisis pour refléter la diversité de la population (milieu urbain, rural, régions, etc.) et tirés au sort, est que « l’organisation des temps n’est pas construite pour les enfants, mais en fonction des contraintes professionnelles, des parents et des besoins économiques », selon Kenza Occansey, vice-présidente du Cese et organisatrice de la convention. Le rapport final soumis à adoption souligne que les « rythmes scolaires sont inadaptés aux rythmes biologiques des enfants ».

### Deux zones au lieu de trois

Un tiers des citoyens souhaitaient réduire la durée des vacances pour alléger les journées de classe. Toutefois, la majorité a opté pour le maintien des seize semaines actuelles (huit en été et huit en petites vacances).

Cette recommandation pourrait susciter des réactions, notamment de la part des professionnels du tourisme : les citoyens proposent de regrouper les vacances de février et de Pâques en deux zones au lieu de trois, avec une semaine commune pour « permettre à tout le territoire d’avoir des vacances en commun, en particulier pour les enfants de familles séparées habitant des zones différentes ».

Cette organisation s’apparenterait à une « alternance de sept semaines de cours, deux semaines de vacances », « préconisée par les chronobiologistes », comme le note le rapport. En lançant la convention en mai, le président Emmanuel Macron avait pourtant souligné que « la France a des vacances plus longues que beaucoup de pays ».

### 90 % des communes fonctionnent sur quatre jours

Pour alléger les journées, les citoyens suggèrent une semaine comprenant « cinq jours pleins obligatoires » dès l’école élémentaire, afin de mieux étaler les apprentissages. Cela vise à assurer le « bien-être » des enfants, mais également à avoir des implications « positives » pour « la majorité des parents ».

Le sujet est sensible : la réforme de 2013-2014, qui avait porté la semaine de quatre jours à quatre jours et demi, fut abandonnée dès 2017 dans la plupart des écoles. À l’heure actuelle, 90 % des communes fonctionnent sur quatre jours.

Condensation des cours sur quatre jours « entraîne des journées trop denses, des irrégularités dans les heures de coucher et de lever qui ont des incidences majeures sur les capacités d’attention et la fatigue des enfants », soulignent les citoyens.

Reste à savoir quelle suite sera donnée à ce rapport, alors que le gouvernement a changé. Il doit être prochainement remis à l’exécutif, avant d’être présenté aux parlementaires en janvier et aux élus locaux pour alimenter les débats lors des élections municipales de mars.