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France – Australie : « Vous n’êtes pas contents de notre défense » avant le Tournoi ?

Le XV de France a terminé sa tournée automnale avec un bilan positif, comprenant deux victoires et un premier match face à l’Afrique du Sud. Fabien Galthié a noté que la défense française a encaissé une moyenne de 28,6 points par match lors de ces trois rencontres.

Au Stade de France,

Ce premier test automnal raté contre l’Afrique du Sud ne guérira pas toutes les blessures, mais il reste important de s’accrocher aux quelques points positifs. En effet, l’équipe irlandaise a subi une défaite cuisante contre les Sud-Africains (13-24), quelques minutes avant le match France-Australie (48-33) de samedi, ce qui a offert un léger réconfort. Les Bleus ne sont donc pas les seuls à avoir été dominés par la formidable équipe dirigée par Rassie Erasmus.

De plus, les joueurs autour de Nicolas Depoortere, qui a réalisé un doublé samedi face aux Wallabies, après une performance similaire contre les Fidji, n’ont pas été aussi mis à mal que les Irlandais, qui ont reçu quatre cartons jaunes et un rouge. Alors que les Irlandais finissaient leur tournée avec deux défaites et une victoire, le XV de France avait la satisfaction de conclure avec un bilan positif.

« Nous avons affronté trois adversaires de qualité, chacun avec un style différent, et nous terminons par une victoire avec des éléments très positifs ainsi que d’autres moins bons, a déclaré le sélectionneur Fabien Galthié à l’issue du match. Mais il y a du contenu. Nous avons deux victoires, plus un premier match contre l’Afrique du Sud. […] Chaque match nous a posé des problèmes, et nous n’avons pas réussi à tous les résoudre. » Trois axes prioritaires apparaissent en vue du Tournoi des VI Nations et de la Coupe du monde en Australie, dans deux ans.

Retrouver une certaine discipline

Treize fautes contre les Sud-Africains, onze face aux Fidjiens, et huit seulement en première période contre les Wallabies… Ce trimestre d’automne a été marqué par une avalanche de pénalités pour le XV de France. Malgré un focus sur ce point lors de la semaine à Marcoussis, les choses n’ont pas changé. Moins d’une minute après le coup d’envoi, les Bleus commettaient déjà une faute contre les Wallabies, ce qui a irrité Thomas Ramos, qui l’a fait remarquer à ses coéquipiers avec un geste de frustration.

« Nous savons que nous devons être disciplinés, mais nous ne le sommes pas, expliquait l’arrière toulousain en zone mixte. Nous avons mis l’accent là-dessus durant la semaine et nous commençons un match international en commettant une pénalité dès la première minute. C’est un gros point noir, notre discipline. » Les Bleus ont souvent été pénalisés près des rucks et ont commis des erreurs simples (placage sans ballon) qui ont perturbé leur jeu de manière significative.

« L’indiscipline durant cette tournée nous a coûté cher, a ajouté le centre Gaël Fickou. Prendre conscience de cela est important, car lors du Tournoi des VI Nations, nous n’aurons pas de marge d’erreur. C’est une évolution à mettre en place. Nous avons toujours été très bons, mais je ne sais pas ce qui s’est passé cette fois-ci. Il faudra une analyse post-parts, mais nous n’avons pas été très performants sur ce plan. »

Retrouver une défense de fer

Souvent hermétique, la défense française a connu des lacunes au cours de ces trois rencontres, avec une moyenne de 28,6 points encaissés. Sans les erreurs au pied de Sacha Feinberg-Mngomezulu et Tane Edmed, la barre des 30 aurait facilement été dépassée. Après le premier match contre les Sud-Africains, notamment sur l’essai de Cobus Reinach, Fabien Galthié soulignait que le manque d’expérience commune comparé aux nations de l’hémisphère sud entraînait certaines erreurs.

« Cet espace n’aurait pas existé si l’équipe avait joué dix matchs avant, a noté le sélectionneur. […] Nous n’avons pas défendu ensemble depuis neuf mois. Les réflexes collectifs, cette demi-seconde qui fait la différence, la position à dix centimètres… ce n’est pas comparable. » Cependant, certaines erreurs se sont répétées face aux Fidji et à l’Australie, comme lorsque le pilier Angus Bell a transpercé la défense sans grande opposition.

« Vous n’êtes pas contents de notre défense, a réagi Fabien Galthié devant les journalistes tout en louant les performances offensives de ses joueurs contre les Australiens. Nous avons encaissé cinq essais. Défensivement, il y a un problème récurrent. Et nous ne l’avons pas corrigé, sauf en seconde période et lors des vingt dernières minutes contre les Fidji, où nous avons maîtrisé nos positions défensives sans faute. Dans le premier match, nous avons beaucoup commis de fautes dans notre camp et avons dû défendre de nombreuses pénaltouches. »

Retrouver de l’ordre dans le désordre

Que ce soit contre les Boks, les Flying Fijians ou les Wallabies, les Bleus ont surtout réussi à nuire à leurs adversaires lorsque leurs attaques étaient un peu désordonnées. « Nous sommes une équipe qui marque beaucoup sur des contre-attaques et des situations de jeu, a affirmé Gaël Fickou après la victoire contre l’Australie. Nous ne sommes pas une équipe qui tient le ballon pendant six ou sept temps de jeu. Cela a toujours été notre manière de jouer. Nous ne sommes pas une équipe de possession. »

Cela n’empêche pas les Bleus d’être l’une des équipes qui marquent le plus grand nombre d’essais, comme lors du dernier Tournoi des VI Nations. Même face à des Australiens en difficulté depuis plusieurs mois, Fabien Galthié a apprécié que ses joueurs aient presque atteint 50 points : « Nous avons quasiment marqué 50 points contre l’Australie, inscrit sept essais, et avons eu de bons moments dans le match, donc il y a des éléments positifs. Qui a mis 50 points à l’Australie cette année ? » Spoiler : personne.

« Offensivement, il faudra être plus précis sur nos cellules de jeu et sur nos choix pour qu’on puisse mettre les défenses un peu plus en difficulté. »

Le staff de l’équipe de France dispose encore de huit semaines pour élaborer un plan parfait en vue du Tournoi des VI Nations, ce qui sera l’occasion de déterminer qui est la meilleure équipe du monde. Enfin, après les Sud-Africains. « Il y a une équipe qui domine le monde, il ne faut pas se leurrer, a concédé le n° 15 des Bleus. Ils sont au-dessus des autres. Maintenant, c’est à nous de travailler pour réduire cet écart avec eux. » Au moins, les axes d’amélioration sont identifiés. Reste à les appliquer.