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Non, les immenses trous solaires n’ont pas d’effets humains.

Michael Bradbury a affirmé sur le réseau social X, le vendredi 14 novembre 2025, qu’un énorme trou coronal venait de s’ouvrir et était dirigé vers la Terre, avec des effets ressentis par les gens. Selon l’astrophysicienne Miho Janvier, il n’y a aucune preuve scientifique que les trous coronaux aient des effets sur le corps humain ni sur le comportement des animaux.


Les trous coronaux, ces zones sombres à la surface du soleil, pourraient avoir des effets sur le corps humain. C’est ce qu’a déclaré l’internaute « Michael Bradburry » sur le réseau social X, le vendredi 14 novembre, dans un message qui a été vu plus de 100.000 fois. Après avoir écrit en lettres majuscules « un énorme trou coronal vient de s’ouvrir » et qu’il « est dirigé vers la Terre », il ajoute : « Les gens le ressentent ».

Les symptômes qu’il mentionne sont : « des sifflements dans les oreilles », de la « fatigue », des « maux de tête » et « de l’anxiété », selon celui qui se décrit comme « la source numéro 1 pour les phénomènes célestes et terrestres ». Selon lui, les êtres humains ne seraient pas les seuls affectés : « Les animaux réagissent aussi », conclut-il.

FAKE OFF

Cependant, selon plusieurs experts, cette affirmation est incorrecte, car aucun lien scientifique n’a été établi. « Il n’y a aucune preuve scientifique que » les trous coronaux aient « des effets sur le corps humain », souligne Miho Janvier, astrophysicienne spécialiste du soleil à l’Agence spatiale européenne.

Elle précise que cela vaut également pour les animaux. « Il n’y a aucune relation directe entre les trous coronaux et le comportement des animaux qui n’ait été prouvée scientifiquement. »

Pour rappel, un trou coronal est « une tache sombre due à une zone plus froide qui émet moins de lumière », explique récemment Anthony Salsi, astrophysicien et vulgarisateur scientifique. En d’autres termes, cette légère différence de température suffit à faire apparaître ces taches sombres à la surface du soleil.

À l’origine de certaines aurores boréales

Ces trous coronaux, qui persistent quelques jours, peuvent « être à l’origine de variations de la météo spatiale », précise Miho Janvier. Cela se produit tant que le trou est ouvert, permettant à un flux continu de particules de s’échapper de la surface du soleil et de s’écouler dans le milieu interplanétaire. Ce phénomène peut engendrer des tempêtes géomagnétiques, responsables notamment des aurores boréales, surtout visibles « à des hautes latitudes, comme en Islande ou dans les pays nordiques », ajoute Anthony Salsi.

Lors de ces tempêtes géomagnétiques, les « signaux de communication haute fréquence » peuvent également être perturbés, note Aurélie Marchaudon, chercheuse au CNRS, tout comme le « système de positionnement par satellites (GNSS) ». Ces perturbations sont causées par « une variabilité de la densité des électrons » dans la couche supérieure de l’atmosphère (l’ionosphère).

En général, ces phénomènes de trous coronaux surviennent « durant la phase descendante du cycle solaire », selon Aurélie Marchaudon, c’est-à-dire juste après que le soleil a atteint son pic d’activité. Une phase dans laquelle « nous sommes en ce moment », conclut la chercheuse.