Plus de 2000 personnes se mobilisent en Tunisie contre « les injustices »
Réunis « contre les injustices » sous la houlette du comité de défense d’Ahmed Souab, les protestataires ont marché pendant plus de deux heures dans le centre de Tunis. La manifestation, d’une ampleur inhabituelle pour ces derniers mois, a fait symboliquement étape devant le siège du Groupe chimique tunisien et devant le syndicat des journalistes SNJT.
Réunis « contre les injustices » sous l’égide du comité de défense d’Ahmed Souab, un avocat respecté condamné fin octobre à cinq ans de prison pour avoir critiqué le système judiciaire, des manifestants ont défilé pendant plus de deux heures dans le centre de Tunis.
Cette manifestation, qui a pris une ampleur inhabituelle ces derniers mois, a symboliquement fait halte devant le siège du Groupe chimique tunisien, accusé d’une grave pollution à Gabès (sud), ainsi que devant le syndicat des journalistes SNJT, qui a récemment dénoncé une « répression sans précédent » des médias.
« Liberté, liberté » ont scandé les manifestants, vêtus de noir, armés de sifflets et portant un ruban rouge. Parmi eux, de nombreux sympathisants d’ONG, rejoints par des militants des grands partis d’opposition, sont venus sans bannières.
Les manifestants ont exigé la libération de journalistes, avocats, travailleurs humanitaires et autres opposants au régime, enfermés ces dernières années en raison d’accusations de complot contre le président ou en vertu d’un décret-loi sur les « fausses informations », dont l’interprétation est jugée trop large par les défenseurs des droits.
La marche a pris fin près d’une piscine rénovée à la demande du président, pour illustrer qu’en six ans « ce Monsieur n’a rien fait d’autre », selon M. Souab, le fils de l’avocat emprisonné. Les manifestants ont alors allumé des fumigènes rouges.
L’encadrement de la manifestation a été assuré par des dizaines de policiers en civil, parfois déconcertés par plusieurs changements de parcours.

