Tunisie

Onudi – Journée internationale de l’industrialisation de l’Afrique : La Tunisie ne met pas en avant son expertise et ses priorités.

La Tunisie a célébré, jeudi, la Journée internationale de l’industrialisation de l’Afrique, organisée par le bureau Tunisie de l’Onudi et l’ENA, sous le thème : « Transformer l’économie africaine grâce à l’industrialisation durable, l’intégration régionale et l’innovation». Cette journée a présenté des projets élaborés conjointement par le gouvernement tunisien et Onudi Tunisie, visant à promouvoir l’industrialisation du pays et s’alignant sur les objectifs du cadre de coopération entre les Nations unies et le gouvernement tunisien pour la période 2021-2026.


En célébrant la Journée internationale de l’industrialisation de l’Afrique, la Tunisie a présenté un aperçu de son propre développement : un pays qui améliore ses outils, élargit ses perspectives et repense son avenir industriel en mettant l’accent sur l’innovation et l’intégration régionale. Sous l’égide de l’Onudi et de l’ENA, cette journée a principalement montré une Tunisie qui ne se limite plus à apprendre, mais qui, forte de son expertise, commence à inspirer le continent.

La Tunisie a célébré, jeudi, la Journée internationale de l’industrialisation de l’Afrique. Instituée par les Nations unies en vertu de la décision 44/237, cet événement annuel, célébré depuis 1989, souligne le rôle crucial de l’industrialisation dans la transformation économique du continent africain.

L’événement, organisé par le bureau Tunisie de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) et l’École nationale d’administration (ENA), avait pour thème cette année : « Transformer l’économie africaine grâce à l’industrialisation durable, l’intégration régionale et l’innovation ».

Il s’est tenu en présence de la directrice de l’ENA, Khaoula Laâbidi, et des élèves administrateurs, et a permis de mettre en avant des projets réalisés conjointement par le gouvernement tunisien et Onudi Tunisie. « L’industrialisation n’est pas seulement un moteur de croissance ou de compétitivité, mais un levier de transformation profonde, capable de créer de l’emploi, de réduire les inégalités et d’ouvrir de nouvelles perspectives pour notre continent », a déclaré Lassaâd Ben Hassine, représentant d’Onudi Tunisie.

Il a également souligné que l’avenir de l’Afrique, tout comme celui de la Tunisie, repose sur la capacité collective à innover, moderniser les systèmes productifs et construire des modèles économiques plus résilients et inclusifs.

Le choix de l’industrialisation durable, de l’intégration régionale et de l’innovation comme thèmes centraux de la journée reflète, selon lui, l’importance de ces axes dans la stimulation de la croissance, la création d’emplois décents ainsi que l’ouverture de nouvelles perspectives pour les jeunes et les femmes, tant en Tunisie que sur tout le continent.

Les débats ont abordé des questions telles que l’autonomisation économique des femmes par le développement de chaînes de valeur artisanales et agricoles durables, le développement des compétences et le soutien à la créativité des jeunes, ainsi que la transition vers une industrialisation durable. Toutes ces thématiques s’inscrivent, explique Ben Hassine, dans le cadre des 15 projets élaborés conjointement par le gouvernement tunisien et Onudi Tunisie.

Ces projets visent à promouvoir l’industrialisation du pays et sont alignés sur les objectifs du cadre de coopération entre les Nations unies et le gouvernement tunisien pour la période 2021-2026, ainsi que sur la vision stratégique de la Tunisie à l’horizon 2035. L’Onudi, qui célèbre cette année 31 ans de coopération avec la Tunisie, collabore actuellement avec le ministère de l’Industrie et les parties prenantes sur un nouvel accord de partenariat pour la période 2026-2030.

Celui-ci fixera cinq domaines prioritaires : le soutien aux PME, la transition numérique et la créativité, le secteur de l’énergie et de la décarbonation, l’économie circulaire et l’entrepreneuriat vert, ainsi que le développement des compétences et l’inclusivité. Ces secteurs, qui se retrouveront au cœur du nouvel accord en cours d’élaboration, devront soutenir les efforts de la Tunisie pour atteindre ses objectifs en matière d’exportation d’ici 2035.

Abordant le rôle économique essentiel de l’industrie, Ben Hassine a rappelé que ce secteur, premier employeur en Tunisie, représente 18 % du PIB national et contribue de manière significative aux recettes d’exportation. Grâce à son expérience dans le développement de filières industrielles, la Tunisie reçoit des demandes d’expertise de plusieurs pays africains.

Il a annoncé que, dans le cadre du mécanisme de coopération Sud-Sud proposé par l’organisation, le bureau Tunisie de l’Onudi a reçu diverses demandes de pays africains souhaitant s’inspirer de l’expérience tunisienne, ainsi que des mécanismes mis en place dans divers domaines comme l’Apii, l’Anme, la gestion des déchets ou la mise à niveau des PME.

Il a précisé qu’actuellement, 99 % des experts dirigeant les 15 projets mis en œuvre par l’Onudi, pour un montant de 50 millions de dollars, sont Tunisiens. Un chiffre qui témoigne, selon lui, du capital d’expertise dont dispose le pays aujourd’hui.

« La Tunisie a accumulé une grande expérience dans divers domaines industriels. Grâce à cette expertise, elle peut exporter son savoir-faire », a-t-il conclu.