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Guerre en Ukraine : L’Europe soutient Kiev face au plan de paix de Trump

Le 22 novembre, au 1.368e jour du conflit, des responsables ukrainiens, américains et européens doivent se retrouver dimanche en Suisse pour discuter du plan de Donald Trump visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Laurent Vinatier, chercheur français emprisonné en Russie depuis juin 2024, a été condamné en octobre 2024 à trois ans de prison pour ne pas s’être enregistré en tant qu’« agent de l’étranger ».

Vous avez manqué les derniers événements concernant la guerre en Ukraine ? 20 Minutes fait le point pour vous chaque soir. Voici l’essentiel de ce samedi 22 novembre, au 1.368e jour du conflit.

Le fait du jour

Des responsables ukrainiens, américains et européens se réuniront dimanche en Suisse pour examiner le plan de Donald Trump visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

Ce plan en 28 points suscite une grande inquiétude à Kiev car il reprend plusieurs exigences essentielles de la Russie. Néanmoins, il propose des garanties de sécurité occidentales pour Kiev afin de prévenir toute nouvelle attaque russe.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté vendredi ce plan, que Donald Trump et Vladimir Poutine tentent de le convaincre d’accepter, en affirmant qu’il allait soumettre des « alternatives » aux Américains.

Selon une source interrogée par l’AFP, le conseiller à la Sécurité nationale du président français Emmanuel Macron « ira demain à Genève avec ses collègues du E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni) » pour discuter « avec les Etats-Unis, l’E3 et les Ukrainiens ».

Le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien, Roustem Oumerov, a également annoncé samedi sur Facebook des « consultations entre de hauts responsables ukrainiens et américains sur les paramètres possibles d’un futur accord de paix » avec Moscou.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio et l’émissaire diplomatique de Donald Trump, Steve Witkoff, doivent arriver dimanche à Genève.

Lors du sommet du G20 à Johannesbourg, onze pays principalement européens ont déclaré que le plan américain « requerra du travail supplémentaire », s’inquiétant qu’il ne laisse l’Ukraine « vulnérable à de futures attaques ».

« Les grandes puissances ne peuvent décider par-dessus la tête des pays concernés », a plaidé le chancelier allemand Friedrich Merz, soulignant que « selon l’issue de ce conflit, la sécurité de l’Europe sera affectée ».

La déclaration du jour

« La France doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour obtenir la libération de Laurent Vinatier. »

Une cinquantaine de personnalités, dont les écrivains Emmanuel Carrère et Annie Ernaux ainsi que l’ancienne détenue en Iran Clotilde Reiss, demandent à la France de s’engager pour la libération de Laurent Vinatier, chercheur français emprisonné en Russie depuis juin 2024, dans une tribune publiée par Le Monde.

Emprisonné depuis juin 2024, ce chercheur de 49 ans, spécialisé dans l’espace post-soviétique, était employé en Russie par une ONG suisse qui se consacre à la médiation dans des conflits en dehors des circuits diplomatiques officiels, notamment concernant l’Ukraine.

Il a été condamné en octobre 2024 à trois ans de prison pour ne pas s’être enregistré en tant qu’« agent de l’étranger », un terme utilisé par les autorités russes pour réprimer ceux qui les critiquent. Depuis fin août, il fait face à de nouvelles accusations d’espionnage, qui peuvent entraîner une peine allant jusqu’à vingt ans de prison.

Le chiffre du jour

30. C’est le nombre de pages du rapport signé par les dirigeants du G20 réunis en sommet à Johannesburg. L’Ukraine y est mentionnée une seule fois. Les membres du G20 appellent ainsi à « une paix juste » et « durable » en Ukraine, mais également au Soudan, en République démocratique du Congo et dans « les territoires occupés palestiniens ». Le plan américain pour l’Ukraine a bouleversé l’agenda du sommet auquel les Etats-Unis avaient choisi de ne pas participer. Les Européens, pour leur part, ont multiplié les consultations pour élaborer une contre-proposition au plan de Donald Trump.

La tendance du jour

Ébranlé par un scandale de corruption impliquant l’un de ses proches, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé samedi un audit du secteur de la défense. « Une décision a été préparée pour un examen complet des entreprises publiques de défense et des contrats correspondants », a indiqué Volodymyr Zelensky sur Telegram, promettant que les éventuelles « violations constatées seront transmises aux autorités » chargées de la lutte anticorruption.

Cette annonce survient alors que la présidence fait face à une instabilité due à la révélation d’un scandale de corruption de près de 100 millions de dollars dans le secteur énergétique ukrainien, déjà affaibli par les frappes russes. Selon les services anticorruption, l’auteur présumé de ce système de détournement de fonds est Timour Minditch, un proche ami de Volodymyr Zelensky et ancien associé commercial, qui a quitté l’Ukraine peu avant l’éclatement du scandale.

Notre dossier sur la guerre en Ukraine

Cette affaire a ravivé de rares luttes politiques à Kiev, le principal rival de Volodymyr Zelensky, l’ancien président Petro Porochenko, ayant réclamé cette semaine la démission de tout le gouvernement.