Belgique

La Chapelle musicale Reine Elisabeth s’implante au Domaine d’Argenteuil.

La Chapelle musicale, dirigée par Grégor Chapelle depuis 2024, accueillera en 2026 le Domaine d’Argenteuil, mis à disposition par la famille Périer-D’Ieteren, sur lequel elle disposera d’une quinzaine d’hectares. Un bail de trois ans permettra à la Chapelle de vérifier si ce domaine répond à ses besoins avant éventuellement de s’engager pour quarante ans.


Ces vingt dernières années, grâce à Bernard de Launoit, décédé en 2023, la Chapelle musicale a connu une renommée et une excellence qui ont franchi toutes les frontières. Des artistes et des maîtres de tous horizons viennent y jouer, apprendre et enseigner. En 2015, une nouvelle aile, équipée des meilleures installations, a été inaugurée pour soutenir ce développement.

Cependant, la Chapelle, victime de son succès, se retrouve aujourd’hui à l’étroit. 72 musiciens détiennent le titre d’artiste en résidence, alors qu’elle ne dispose que de vingt logements.

« Je vous laisse faire le calcul, ça rend la logistique un peu compliquée », a commenté Grégor Chapelle, directeur général depuis 2024.

En 2026, la Chapelle musicale va pouvoir investir le Domaine d’Argenteuil, situé à quelques centaines de mètres. Elle occupera le manoir et les bâtiments environnants, mis à sa disposition par la famille Périer-D’Ieteren, désormais propriétaire. Le domaine comprend également une quinzaine d’hectares, tandis que les 120 hectares restants seront gérés par un prestataire pour préserver la faune et la flore.

« Ce manoir va permettre d’accueillir vingt artistes qui vont vivre là toute l’année, dans un lieu de concentration maximale, en pleine nature, comme le souhaitait la Reine Elisabeth, » s’est réjoui le directeur général. « Et puis surtout, on va avoir des salles de cours supplémentaires et même des salles pour organiser de petits concerts ; et toute une série d’infrastructures dont les artistes rêvaient depuis des années, mais que nous n’étions pas en mesure de leur proposer, pour pouvoir travailler toutes leurs compétences autour de la musique. »

Avec ce projet ambitieux, la Chapelle espère renforcer encore son attractivité et son rayonnement à l’international. Une phase pilote de trois ans lui permettra de s’assurer que le Domaine d’Argenteuil répond bien à ses besoins et qu’elle dispose des moyens financiers pour le faire fonctionner.

« Pour la Chapelle musicale, le Domaine d’Argenteuil est un rêve. Mais est-ce que nous pouvons nous permettre ce rêve ? Nous sommes prudents, en partant pour trois années, avec l’encouragement de la famille Périer-D’Ieteren de partir pour quarante ans. Les artistes qui ont vu les lieux ont des étoiles dans les yeux, c’est un bon signe. Mais ensuite, est-ce qu’on peut se le payer ? Qu’est-ce qu’on a comme dépenses et comme recettes ? On est confiants, mais on est prudents. »

Avant l’installation des artistes, prévue pour septembre 2026, quelques travaux seront nécessaires, même si le manoir est en très bon état. Si le bail est prolongé dans trois ans, des interventions plus coûteuses seront indispensables.

« Le manoir n’est clairement pas adapté au niveau acoustique et au niveau phonique, » a expliqué Grégor Chapelle. « Par contre, il est complètement adapté en termes de logements, de salles de travail, de salles de cours, ce qui correspond à nos besoins. Et oui, nous espérons, à l’issue des trois ans de la période d’essai, pouvoir faire des investissements pour l’adapter et pour pouvoir aménager des infrastructures dans et autour du manoir et des dépendances, qui répondent aux exigences d’excellence de la Chapelle musicale Reine Elisabeth. »