Belgique

Aucun vol à Brussels Airport ce mercredi à cause de la grève.

Aucun avion ne décollera du tarmac de Brussels Airport le mercredi 26 novembre en raison des trois jours de grève nationale organisés par les syndicats. En 11 mois, 275.000 passagers ont été touchés par ces actions syndicales, et le coût pour l’économie belge est estimé à 175 millions d’euros.


En raison des trois jours de grève nationale organisés par les syndicats, aucun vol ne quittera Brussels Airport le mercredi 26 novembre. « Comme une grande partie du personnel externe responsable de la sécurité et de la manutention participe à l’action syndicale ce jour-là, nous avons regrettablement décidé d’annuler tous les vols au départ de Brussels Airport pour garantir la sécurité et éviter de longues files d’attente, » a déclaré Arianne Goosens, porte-parole de l’aéroport.

Sur les 206 vols prévus au départ de Bruxelles le 26, aucun ne décollera, affectant au total 26 000 passagers. Cette information a été transmise cette semaine à toutes les compagnies aériennes opérant à Bruxelles, précise Arianne Goosens. « Nous avons officiellement informé les compagnies de notre décision mercredi 19 novembre et leur avons demandé d’annuler immédiatement tous leurs vols du 26 au départ de Bruxelles. Pour la suite, la communication avec les passagers se fait directement par les compagnies aériennes, ce n’est plus de notre ressort. »

Cependant, notre rédaction a vérifié et il était encore possible, ce vendredi, d’acheter des billets au départ de Bruxelles pour ce mercredi.

Pour vérifier que l’information était bien connue des compagnies, nous avons tenté d’acheter un billet d’avion au départ de l’aéroport de Bruxelles pour le 26 novembre, jour de la grève. Sans surprise, les moteurs de recherche continuaient de proposer les destinations habituelles, le véritable test se passant sur les sites des compagnies aériennes.

Certaines compagnies ont effectivement réagi et ajusté leurs offres. Par exemple, Brussels Airlines affiche « complet » pour les vols du 26 novembre. Emirates indique qu’aucun vol n’est disponible ce jour-là, tandis que KLM continue de proposer un départ de Bruxelles, mais via la gare du Midi pour rejoindre l’aéroport néerlandais de Schiphol en train. De même, Qatar Airways propose un voyage en Eurostar vers Paris avant un vol vers Doha.

D’autres, en revanche, n’ont pas modifié leur site, continuant de vendre des billets pour des vols qui n’auront pas lieu. Ce vendredi midi, il était donc possible d’acheter un ticket pour Barcelone chez Vueling, pour Rome chez EasyJet ou encore pour Porto chez Ryanair.

Malgré l’annulation de tous les vols, pourquoi ces compagnies continuent-elles à vendre des billets ? Peut-être parce qu’elles n’ont pas encore pris le temps de mettre à jour leur site internet. Selon Etienne Mignolet, porte-parole du SPF Économie, elles n’ont pourtant rien à y gagner. « A priori, il n’est pas évident de comprendre l’avantage que pourraient retirer les compagnies aériennes d’une telle vente, car si le voyage ne peut avoir lieu, ce qui semble être le cas ici, elles devront contacter les clients pour leur proposer une solution alternative, par exemple un report à une autre date, ou les rembourser s’ils refusent. Dans certains cas, elles pourraient même être amenées à payer une indemnité. »

Ainsi, ces compagnies pourraient attirer des clients, mais cela complique leur situation et risque même d’entraîner des poursuites. « On pourrait considérer cela sous l’angle de l’interdiction des pratiques trompeuses, c’est-à-dire des pratiques qui induisent le consommateur en erreur en lui présentant un produit ou un service qu’elles ne pourront pas lui offrir selon les conditions prévues. »

Etienne Mignolet ajoute qu’il pourrait donc y avoir infraction : « Effectivement, en cas de signalement, l’inspection économique pourrait éventuellement ouvrir une enquête, mais en cas de litige, ce sont les cours et tribunaux qui auraient le dernier mot et pourraient imposer une sanction. »

Cependant, rien ne permet pour le moment d’accuser les compagnies aériennes de tromperie. Elles peuvent faire valoir qu’elles n’ont pas encore pris connaissance de la communication de Brussels Airport, qu’elles n’ont pas eu le temps d’adapter leur offre ou qu’elles attendent pour voir si la grève sera annulée. À moins qu’il ne s’agisse tout simplement de négligence, ce qui serait plutôt préoccupant dans le cas d’une compagnie aérienne.

Si tous les vols au départ de l’aéroport de Bruxelles sont annulés, la situation est différente pour les arrivées. 203 avions sont prévus pour atterrir à Bruxelles le mercredi 26 novembre, transportant environ 26 000 passagers. L’annulation n’est donc pas totale ; certains vols pourront atterrir et les passagers débarquer, mais les avions resteront ensuite au sol, sans possibilité de redécoller. Par exemple, un vol entre Bruxelles et Rome pourra amener des passagers de la capitale italienne, mais ne pourra pas repartir. L’impact exact de la grève sur les arrivées n’est pas encore connu, mais il est probable que le nombre d’atterrissages soit réduit.

Depuis le début de l’année, il s’agit de la septième action qui affecte fortement Brussels Airport et tout le secteur aérien. À l’aéroport de Bruxelles, le personnel exprime son désarroi face à ces grèves répétées. Ariane Goosens résume la situation : « Depuis le début de l’année, c’est la septième action qui impacte fortement Brussels Airport et l’ensemble du secteur aérien. Nous déplorons évidemment cela, surtout en ce qui concerne nos passagers : en 11 mois, 275 000 d’entre eux ont été affectés par ces actions syndicales. Pour l’économie belge, cela coûte également cher, estimé à 175 millions d’euros, uniquement pour les conséquences des vols annulés depuis janvier. »

La crainte à l’aéroport est qu’une nouvelle grève paralyse à nouveau le trafic aérien en décembre, notamment au début des vacances d’hiver, période de forte affluence dans tous les aéroports du monde.

L’aéroport de Charleroi, quant à lui, ne sera pas non plus épargné. Ce mercredi 26 novembre, il sera complètement à l’arrêt en raison de l’ordre de grève nationale. Contrairement à Bruxelles, où certains vols pourront atterrir, là, il n’y aura pas du tout de vols.

Cependant, il est prévu que les journées des mardi 25 et jeudi 27 novembre soient plus chargées que d’habitude, comme l’explique la porte-parole de Brussels Airport. « Ces deux jours seront particulièrement remplis, car certains passagers n’ayant pas pu partir le 26 voleront le jour d’avant ou le jour d’après, » précise-t-elle. À moins qu’ils aient annulé entièrement leur voyage, ce qui est rare.