Trump ne reçoit pas à la Maison Blanche son adversaire Mamdani.
Donald Trump devait recevoir vendredi à Washington le nouveau maire démocrate de New York Zohran Mamdani, qui a remporté le 4 novembre plus de 50% des voix face à ses deux adversaires, avec une participation record de plus de 2 millions d’électeurs. Zohran Mamdani, élu de 34 ans, a déclaré qu’il était « prêt quoi qu’il advienne » à cette première rencontre avec le président américain.
Après une campagne marquée par des échanges véhéments entre les deux hommes, Donald Trump devait accueillir vendredi à Washington le nouveau maire démocrate de New York, Zohran Mamdani, qui est devenu l’un de ses adversaires principaux.
L’élu de 34 ans a déclaré qu’il était « prêt quoi qu’il advienne » pour cette première rencontre avec le président américain, qui a déjà malmené certains invités devant la presse dans le Bureau ovale. « Cela en dit long » sur le vote démocrate, « qu’un communiste se rende à la Maison Blanche », a commenté avant la rencontre la porte-parole de la présidence, Karoline Leavitt. « Cela montre aussi que le président Trump est prêt à rencontrer et à discuter avec tout le monde. »
Socialiste avoué et défenseur des migrants, Zohran Mamdani, né en Ouganda dans une famille indienne, se positionne en opposition résolue à Donald Trump. Il a mené sa campagne sur le thème du coût de la vie, particulièrement élevé à New York, reprochant au président d’avantager en priorité les Américains les plus riches alors qu’il a été élu en promettant d’agir sur le pouvoir d’achat.
Avant le vote, Donald Trump avait apporté son soutien à son principal rival, Andrew Cuomo, ancien gouverneur démocrate de l’État. Cependant, le 4 novembre, Zohran Mamdani a remporté plus de 50% des voix face à ses deux concurrents, avec une participation record de plus de 2 millions d’électeurs, un chiffre jamais atteint depuis 1969.
« J’ai l’intention de dire clairement au président Trump que je travaillerai avec lui sur tout programme qui profite aux New-Yorkais. Si un programme nuit aux New-Yorkais, je serai aussi le premier à le dire », a affirmé l’élu démocrate, prêt à « explorer toutes les pistes » pouvant « rendre notre ville plus abordable ».
La rencontre représente un certain risque pour le nouveau maire, selon Lincoln Mitchell, politologue à l’Université Columbia. Ce dernier n’exclut pas qu’un piège similaire à celui tendu au président ukrainien Volodymyr Zelensky soit mis en place : « On pourrait voir (le vice-président JD) Vance venir le harceler », a-t-il déclaré à l’AFP.
Celui qui prendra ses fonctions le 1er janvier a minimisé les enjeux de cette réunion, la qualifiant de réunion d' »usage » entre un maire et le président, ce dernier ayant déployé la Garde nationale dans plusieurs villes démocrates.
Cependant, il a aussi besoin du soutien présidentiel. « Pour Mamdani, beaucoup de choses qu’il souhaite réaliser à New York dépendront également de mesures prises au niveau fédéral », notamment en matière de sécurité et d’économie, a expliqué Garret Martin, professeur de relations internationales à l’American University.
Après les tensions de la campagne, une certaine détente semblait se dessiner entre les deux hommes, le président déclarant même il y a quelques jours qu’il souhaitait que « tout se passe bien à New York ».
En attendant sa prise de fonction, Zohran Mamdani essaie de convaincre ses détracteurs. Très critiqué pour son inexpérience – son unique mandat ayant été celui de membre d’une assemblée de quartier à l’assemblée de l’État de New York – il a su s’entourer de personnes influentes.
Après avoir choisi comme futur adjoint un haut fonctionnaire vétéran de la politique locale, Dean Fuleihan, âgé de 74 ans, le démocrate a reconduit mercredi Jessica Tisch à la tête de la police de la ville. Celle-ci est reconnue pour son approche ferme et a été saluée pour sa contribution à la réduction de la criminalité à New York.
« Bien qu’il n’ait abandonné aucun de ses objectifs politiques, le fait que Zohran Mamdani conserve certains hauts responsables de l’administration (sortante) qu’il avait pourtant critiquée, semble indiquer que sa révolution aura des garde-fous », a observé Grant Reeher, professeur de politique à l’Université de Syracuse.

