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Venezuela : La prix Nobel de la paix considérée fugitive si elle quitte le pays

María Corina Machado, âgée de 58 ans, a été distinguée par le comité Nobel norvégien le 10 octobre et a l’intention de se rendre à Oslo en Norvège pour recevoir le prix Nobel le 10 décembre prochain. Le procureur général du Venezuela a déclaré qu’elle serait considérée comme « fugitive » si elle quittait le pays en raison « de nombreuses enquêtes pénales » dont elle fait l’objet.


La lauréate du prix Nobel de la paix face à une menace. Récompensée par le comité Nobel norvégien le 10 octobre, María Corina Machado, cheffe de file de l’opposition au Venezuela, serait considérée comme « fugitive » si elle quittait le pays pour recevoir son prix, en raison de « nombreuses enquêtes pénales » à son encontre, a déclaré hier à l’AFP le procureur général du Venezuela.

Âgée de 58 ans, la lauréate est accusée par la justice vénézuélienne « d’actes de conspiration, d’incitation à la haine et de terrorisme ». Engagée en politique depuis plus de vingt ans, elle s’est d’abord opposée à l’ancien président, Hugo Chávez, puis à l’actuel président, Nicolás Maduro, et vit depuis plusieurs années dans la clandestinité pour des raisons de sécurité.

Lors de la campagne présidentielle de 2024 au Venezuela, elle s’est prononcée en faveur des sanctions américaines contre le gouvernement de Maduro. La Cour suprême avait alors déclaré son inéligibilité pour « corruption présumée » et « trahison ». Après la réélection de Maduro pour un troisième mandat de six ans, elle avait affirmé qu’il avait « volé » l’élection. Les États-Unis et une grande partie de la communauté internationale ont d’ailleurs refusé de reconnaître ce résultat.

À l’annonce de sa distinction, elle avait écrit sur X : « Je dédie ce prix au peuple souffrant du Venezuela et au président Trump pour son soutien décisif à notre cause ! ». Elle avait également exprimé son intention de se rendre à Oslo en Norvège pour recevoir le prix Nobel, le 10 décembre prochain.

Des tensions croissantes entre Caracas et Washington. Depuis plusieurs mois, le Venezuela est ciblé par Washington qui, officiellement, a affirmé vouloir lutter contre le narcotrafic. Ces dernières semaines, Donald Trump a mobilisé une flotte incluant le plus grand porte-avions du monde dans les Caraïbes et le Pacifique. Un déploiement que Nicolás Maduro considère comme une opération visant à « imposer un changement de régime » à Caracas.

Donald Trump a déclaré lundi qu’il parlerait « à un moment donné » à son homologue vénézuélien, qui s’est dit prêt à échanger « en tête-à-tête » avec le président américain.