Seine-Saint-Denis : Plainte renouvelée contre une compagnie de police controversée
La compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) de Seine-Saint-Denis fait l’objet de plusieurs plaintes, dont une pour « actes de torture », déposées mi-septembre contre des policiers de cette unité. Deux victimes présumées, âgées de 15 et 24 ans, accusent des membres de la CSI d’avoir commis des violences gratuites et humiliantes le 12 septembre.
La compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) de Seine-Saint-Denis est impliquée dans un nouveau scandale. Plusieurs plaintes, dont une pour « actes de torture », ont été déposées mi-septembre contre des policiers de cette unité controversée, déjà engluée dans plusieurs affaires. Bien qu’une dissolution de la CSI ait été annoncée, cela a finalement été remplacé par une simple réorganisation.
Selon des informations publiées par *Libération* et *L’Humanité*, deux victimes présumées, âgées de 15 et 24 ans et n’ayant aucun lien entre elles, accusent des membres de la CSI d’avoir exercé des violences gratuites et humiliantes le 12 septembre. La Ligue des droits de l’Homme a demandé jeudi le démantèlement d’une structure qu’elle considère « structurellement à la dérive », soulignant qu’en 2023, quatre de ses policiers avaient été condamnés pour faux procès-verbaux et violences volontaires.
### « Volonté d’humiliation » et « acte de torture »
D’après la plainte du mineur, celui-ci s’est réfugié dans un local à poubelles en entendant des tirs de mortiers près de son immeuble. Il affirme avoir reçu « une dizaine de coups de poing avec des gants coqués » avant d’être de nouveau frappé dans le fourgon, notamment « au visage » avec une matraque, tandis qu’un autre policier utilisait une bombe lacrymogène contre lui. Un des agents aurait filmé la scène en exigeant qu’il « miaule puis aboie » après chaque coup. Selon son avocat, Me Pierre Brunisso, la qualification d’acte de torture provient de « la volonté d’humiliation » et de « la durée » des sévices infligés.
La seconde victime rapporte qu’un policier à moto l’a « percuté volontairement » après qu’il ait compris qu’il était visé par les forces de l’ordre. Il déclare avoir été frappé avant de perdre connaissance, puis avoir repris ses esprits dans un véhicule où il aurait été témoin des violences commises contre le jeune de 15 ans. Saisie, la préfecture de police de Paris a simplement redirigé vers le parquet de Bobigny, en charge de l’affaire, qui n’a pas répondu aux demandes de l’AFP. Les plaintes ont été déposées auprès de l’IGPN et du parquet mi-septembre.

