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Quick Share avec AirDrop : Google s’attaque à l’iPhone.

Google a lancé l’interconnexion native entre Quick Share et AirDrop sur la série Pixel 10. Pour l’instant, cette fonctionnalité est réservée à la famille Pixel 10.

C’est probablement la plus grande nouvelle technologique de l’année en matière d’interopérabilité. Après avoir cédé sur le RCS, l’écosystème mobile s’ouvre encore davantage. Google lance l’interconnexion native entre Quick Share et AirDrop sur la série Pixel 10.

Il a fallu attendre 2025, mais voici enfin la bonne nouvelle. Google vient de faire une annonce majeure pour ses Pixel 10 : son protocole de partage, Quick Share (anciennement connu sous le nom de Nearby Share), est maintenant capable de communiquer avec les appareils Apple via AirDrop.

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En théorie, c’est la solution ultime en matière d’interopérabilité. Dans la pratique, cela met fin à une incohérence technologique qui contraignait deux personnes assises côte à côte à passer leurs données par des serveurs situés à des milliers de kilomètres via WhatsApp ou Telegram juste pour échanger quelques photos de vacances. Bien que d’autres solutions tierces aient déjà fait leur apparition et se révèlent assez efficaces.

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Comment ça fonctionne

Sur le plan technique, c’est un véritable exploit. Quick Share et AirDrop n’utilisent pas le même protocole. Apple emploie un mélange propriétaire de Bluetooth LE pour la découverte et de Wi-Fi Direct (via son protocole AWDL) pour le transfert. Google avait sa propre approche. Faire coexister les deux nécessite un travail de développement logiciel impressionnant.

Concrètement, sur votre Pixel 10, vous pourrez voir les iPhones de vos amis apparaître dans le menu de partage, tout comme d’autres smartphones Android. Il vous suffira de sélectionner « iPhone de Martin », et Martin recevra une notification AirDrop classique. Aucune application à installer, aucune configuration requise.

Google souligne l’importance de la sérénité sur cette fonctionnalité. C’est compréhensible : ouvrir une porte vers l’écosystème le plus fermé au monde (iOS) nécessite de s’assurer que tout est en ordre.

La société américaine indique avoir collaboré avec des experts indépendants pour sécuriser le protocole. On peut imaginer que les ingénieurs de Mountain View ont dû faire de la rétro-ingénierie ou tirer parti d’une ouverture imposée par les régulateurs européens (DMA), comme cela a été le cas pour le port USB-C ou le RCS.

Le problème ? L’exclusivité au Pixel 10

C’est là que se pose un problème. Pour le moment, cette fonctionnalité est uniquement accessible à la gamme Pixel 10. Google reprend le concept de « feature drop » exclusive pour promouvoir ses nouveaux appareils.

S’agit-il d’une limitation matérielle ? Cela semble peu probable. Les puces Wi-Fi et Bluetooth requises sont disponibles sur tous les smartphones Android depuis cinq ans. Il s’agit d’un choix strictement logiciel et stratégique. Google aspire à faire du Pixel 10 le lien ultime entre les deux écosystèmes.

Google promet d’étendre cette fonctionnalité à « plus d’appareils Android » dans le futur. La vraie question demeure : quand ? Si l’on doit attendre Android 17 pour voir cette innovation chez Samsung ou Xiaomi, l’attente risque d’être longue.