Belgique

Santé : l’Hôpital Universitaire de Bruxelles demande un dépistage officiel du cancer du poumon

Novembre est le mois de sensibilisation au cancer du poumon. Le dépistage est proposé à partir de 50 ans et jusqu’à 75 ans, mais il s’arrête surtout lorsque la personne n’est plus en état général suffisant pour subir un traitement du cancer.


Novembre est le mois de sensibilisation au cancer du poumon. « Ce qu’on veut vraiment communiquer, c’est que le cancer du poumon est un cancer fréquent, avec une mortalité importante, mais nous avons des moyens d’améliorer la situation en diagnostiquant nos patients plus tôt », déclare Blandine Jelli, onco-pneumologue à l’Institut Bordet. « Nous maîtrisons de nombreuses techniques diagnostiques et chirurgicales de plus en plus efficaces », précise la docteure.

L’Hôpital Universitaire de Bruxelles (HUB) regroupe l’Hôpital Erasme, l’Institut Bordet et l’Hôpital universitaire des Enfants Reine Fabiola (UDERF). « Ici, à Bordet, nous souhaitons vraiment dépister les personnes asymptomatiques mais présentant des facteurs de risque de cancer pulmonaire, afin de trouver parmi elles celles qui ont un cancer à un stade très précoce pour le traiter rapidement », affirme Anouk Goudsmit, oncologue. Au HUB, toute la filière de dépistage est prête, mais les scanners ne sont pas remboursés.

50 ans, le pic d’incidence du cancer du poumon

« Pour pouvoir diagnostiquer nos patients plus tôt, afin d’améliorer leur survie, leur qualité de vie et leur prise en charge, nous avons vraiment besoin d’un dépistage à l’échelle belge pour améliorer les chances de survie de ces patients », insiste la docteure Anouk Goudsmit. À l’instar des cancers du sein, du col de l’utérus et colorectal, les oncologues plaident pour une invitation systématique au dépistage.

« Nous proposons un dépistage à partir de 50 ans, qui est malheureusement le pic d’incidence du cancer du poumon », explique l’oncologue, « et jusqu’à 75 ans, mais nous arrêtons surtout lorsque la personne n’est plus en état général suffisant pour subir un traitement du cancer. En ce qui concerne le statut tabagique, il y a deux catégories : les fumeurs actifs et ceux qui ont arrêté de fumer dans les dix dernières années. »

Le coût du dépistage

Dépister plus tôt permettrait également de réduire les coûts : « on estime qu’en moyenne, le coût d’un dépistage et d’une prise en charge à un stade précoce revient à environ 18.000 euros par patient », explique Blandine Jelli, onco-pneumologue. « Il faut mettre cela en perspective avec les cancers diagnostiqués beaucoup plus tard, un coût humain et financier qui est évidemment énorme. »

« Les traitements pour les stades avancés, tels que les chimiothérapies et les immunothérapies, coûtent très cher. En Belgique, on estime qu’un coût inférieur à 30.000 euros par année de vie est considéré comme rentable. Le dépistage est bien en dessous de cette somme, ce qui permettrait même d’économiser de l’argent à la société si nous pouvions dépister ces patients plus tôt », conclut Blandine Jelli.

Un dépistage rapide et indolore

Si un fumeur ou un ancien fumeur a des inquiétudes, il peut toujours demander un dépistage. « Nous réalisons un scanner avec une faible dose de rayons permettant de dépister précocement les nodules pulmonaires », explique Youri Sokolow, chef du service de chirurgie thoracique. « Nous proposons au patient de faire son scanner thoracique et nous le revoyons une semaine plus tard. Le scanner est analysé par des radiologues, et maintenant aussi par intelligence artificielle. »

« Si un nodule pulmonaire est détecté lors de ce scanner, nous réalisons d’autres examens, soit un PET scan, soit une investigation plus approfondie avec de l’endoscopie ou une prise en charge chirurgicale directe. Le dépistage est rapide et indolore », rassure le chirurgien.