Festival de la BD d’Angoulême : financeurs publics demandent de renoncer à l’édition 2026.
Les financeurs publics du festival international de la bande dessinée d’Angoulême ont demandé à ses organisateurs, jeudi 20 novembre 2025, de renoncer à la tenue de la prochaine édition prévue en janvier 2026. L’édition 2026 du festival fait l’objet d’un large appel au boycott des auteurs et autrices de bande dessinée, dont de grands noms primés durant les éditions précédentes.
L’annulation définitive se précise : les financeurs publics du festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) ont demandé aux organisateurs, le jeudi 20 novembre 2025, de renoncer à la tenue de la prochaine édition prévue en janvier 2026, estimant que son maintien était « plus que compliqué ».
« Il nous apparaît plus que compliqué d’organiser le maintien de l’édition 2026 », sans les éditeurs et les auteurs, a déclaré le maire d’Angoulême, Xavier Bonnefont, lors d’une conférence de presse réunissant des représentants des collectivités locales et de l’État, qui financent l’événement à hauteur de 50 %.
**Rendez-vous en 2027 ?**
« Ce sont les auteurs et autrices, avec leurs maisons d’édition, qui font le festival », a ajouté l’élu. « Sans eux et sans festivaliers, pas de festival et sans festival, pas de subvention publique ».
« Nous demandons donc à l’association du FIBD (propriétaire de l’événement) et à l’organisateur – la société 9e Art + – de tirer les conclusions que cette réalité impose », a-t-il expliqué, en assurant qu’il « se met en ordre de marche » pour trouver « un nouvel opérateur » afin d’organiser l’édition 2027.
**Boycott massif des auteurs et éditeurs**
L’édition 2026 du festival, actuellement en proie à une crise de gouvernance depuis plusieurs mois, fait l’objet d’un large appel au boycott de la part des auteurs et autrices de bande dessinée, dont de grands noms primés lors des éditions précédentes, comme Anouk Ricard, la lauréate du Grand Prix 2025.
Face à cette situation, le Syndicat national de l’édition, qui représente 24 acteurs majeurs du secteur tels que Casterman, Glénat, Delcourt ou Bayard, avait déclaré mercredi que l’édition 2026 ne pouvait « plus se tenir », malgré la nouvelle gouvernance proposée par les partenaires publics pour l’organisation future de l’événement.
**Un événement plombé par les « affaires »**
Le ministère de la Culture avait cependant nommé, mercredi 19 novembre 2025, qu’il voulait maintenir la 53e édition prévue du 29 janvier au 1er février 2026. Contacté jeudi 20 novembre par l’AFP après l’annonce faite à Angoulême, il a d’ailleurs maintenu cette position.
Depuis la dernière édition du festival, en janvier 2025, la société 9e Art + fait face à des critiques pour son manque de transparence, des prétendues dérives commerciales, ainsi que le licenciement en 2024 d’une salariée à la suite de son dépôt d’une plainte pour viol.

