Budget 2026 : Braun-Pivet ne souhaite pas modifier les règles d’examen à l’Assemblée.
Yaël Braun-Pivet a demandé aux députés d’arrêter de publier des photographies des bancs de leurs adversaires politiques dans l’hémicycle lorsque ceux-ci sont vides. L’Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d’une taxe de deux euros ciblant les « petits colis » d’une valeur inférieure à 150 euros d’origine extra-européenne, avec 208 députés pour et 87 contre.

En parallèle des travaux budgétaires, Braun-Pivet demande aux députés d’arrêter de prendre des photos de bancs vides
Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a demandé aux députés de cesser de publier des photos des bancs vides de leurs adversaires politiques dans l’hémicycle, afin d’éviter qu’ils ne soient « stigmatisés ».
Dans un courrier rédigé la semaine dernière et consulté mercredi par l’AFP, elle a écrit : « Nous faisons tous le constat, depuis quelques mois, d’une multiplication de la diffusion de photographies prises à des fins politiques, visant en particulier à stigmatiser des absences sur certains bancs ». Elle a ajouté que ces comportements génèrent des tensions dans l’hémicycle et portent atteinte à l’image de l’institution.
Elle a également demandé aux 577 élus de « s’abstenir » de « photographier à leur insu des députés ou des personnes présentes dans les tribunes dans le but d’utiliser publiquement ces images, notamment sur les réseaux sociaux ».
Les députés élargissent la taxe sur les transactions financières mais sans en augmenter le taux
Jeudi, les députés ont élargi en première lecture le champ d’application de la taxe sur les transactions financières (TTF) à des opérations d’achats et de ventes d’actions effectuées dans la même journée, tout en refusant d’en augmenter le taux, contrairement aux souhaits de la gauche.
Imposée en 2012 à un taux de 0,2% suite à la crise financière de 2007-2008, la TTF, qui avait pour but de financer l’aide au développement, s’applique aux ventes d’actions françaises dont la capitalisation boursière dépasse un milliard d’euros. Son taux est passé à 0,3% en 2017 puis à 0,4% en 2025, avec des recettes escomptées de 2,4 milliards d’euros.
Cependant, les opérations dites « intra-day », réalisées dans la même journée, en sont exonérées. « Ces spéculations ultrarapides représentent 85% des opérations financières », a dénoncé Aurélie Trouvé, de la LFI.
Corentin Le Fur, du LR, a ajouté : « On a une quantité astronomique de transactions qui ne supportent aucune fiscalité », en référence à un des deux amendements adoptés en collaboration avec un autre député socialiste.
Philippe Juvin, rapporteur LR, a mis en doute la faisabilité d’une taxation sur ces opérations.
Philippe Brun, le socialiste qui tente d’arracher un compromis avec les macronistes
Philippe Brun, député et chef de file du PS sur le budget de l’État, s’efforce de trouver un compromis avec les macronistes. Provênant de la gauche du parti, il défend face à la LFI l’idée qu’un « chaos parlementaire » ne doit pas se développer, car cela favoriserait le RN.
« Il m’a perdu », a commenté le coordinateur de la France insoumise, Manuel Bompard. « Après la Nupes, c’était l’aile gauche du PS, il m’a dit qu’il voulait faire une liste commune avec LFI aux européennes. Maintenant, il court pour arrimer le PS à (Sébastien) Lecornu ».
Ce député de l’Eure, âgé de 34 ans et fidèle d’Arnaud Montebourg, a accompagné les campagnes présidentielle avortées de 2016 et 2021. Proche des « gilets jaunes » en 2018, il aspire à représenter au PS une « ligne populaire », d’ailleurs le nom du mouvement qu’il a lancé en 2024.
Yaël Braun-Pivet veut revoir les règles d’examen du budget à l’Assemblée
Face à un examen du budget qui patine à l’Assemblée nationale, la présidente Yaël Braun-Pivet a exprimé jeudi dans une interview au Monde le désir d’instaurer « de nouvelles règles » pour traiter les textes budgétaires, visant à faciliter l’élaboration de « compromis ».
Elle a fait savoir que « nous voyons émerger une culture du compromis », mais que « nos règles de fonctionnement empêchent aujourd’hui cette culture de s’épanouir pleinement ».
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a promis de ne pas recourir à l’article 49.3 de la Constitution, privilégiant le parlementarisme. Cependant, le budget de la Sécurité sociale a été transmis au Sénat la semaine dernière sans vote sur l’ensemble du texte, et celui de l’État pourrait subir le même sort, le temps manquant.
La présidente a souligné une « incompatibilité entre les délais constitutionnels » qui imposent au Parlement un examen dans un certain laps de temps, et « le nombre croissant d’amendements qui ne nous permet pas d’aboutir à un vote ». Pour y remédier, elle propose que les textes budgétaires passent par une procédure de « temps législatif programmé », afin de fixer un nombre d’heures maximales de débats, réparties selon le poids des groupes. « Les députés pourraient déposer autant d’amendements qu’ils le souhaitent, mais ne pourraient les discuter que dans le temps imparti », a-t-elle expliqué.
En parallèle, les députés ont approuvé la mise en place d’une taxe de 2 euros pour les « petits colis »
Mercredi, l’Assemblée nationale a validé l’instauration d’une taxe de deux euros portant sur les « petits colis » d’une valeur inférieure à 150 euros en provenance d’origine extra-européenne, destinée à financer le contrôle de ces produits. Ce projet, proposé par le gouvernement dans le cadre de l’examen en première lecture du budget de l’État, a été approuvé par 208 députés contre 87. Le RN a voté contre, tandis que la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié à Marine Le Pen, ont voté pour.
Cette mesure a engendré des débats animés, le Rassemblement national dénonçant une « taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes », alors que la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu cette « redevance » comme nécessaire pour contrôler des produits souvent jugés « dangereux ».
Mercredi soir, le PS a décidé de voter contre la partie « recettes » du budget de l’Etat à l’Assemblée
Lors d’une réunion de sa plus haute instance mercredi, le Parti socialiste a décidé de voter contre la section « recettes » du budget 2026 de l’État, en cours de débat en première lecture à l’Assemblée nationale.
« Les socialistes estiment que, concernant le PLFSS [budget de la Sécurité sociale], la discussion a permis d’avancer, mais sur le PLF [budget de l’État], nous sommes loin du compte, en raison de l’incapacité de l’ensemble commun à rompre avec ses totems. En l’état actuel, les socialistes voteront contre cette première partie du PLF », a précisé un membre du bureau national du PS après la réunion à l’Assemblée.
Si la partie « recettes » est soumise au vote de l’Assemblée avant dimanche minuit, cela demeure incertain en raison de l’importante quantité d’amendements encore à examiner, elle risque d’être très probablement rejetée. En effet, les députés de la droite et du centre ne voteront pas en sa faveur non plus.
Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau live
Alors que Sébastien Lecornu s’efforce d’obtenir un budget pour la France pour 2026, la rédaction de 20 Minutes s’organise de nouveau pour vous permettre de suivre au mieux les débats à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Mercredi, le Sénat a commencé l’examen du budget de la Sécurité sociale, une occasion pour la droite, majoritaire, de réaffirmer son opposition constante à la suspension de la réforme des retraites, risquant ainsi d’éliminer toute chance de compromis final au Parlement.

