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Cybercriminalité : Rapport alarmant sur la maison connectée en danger

Selon une enquête réalisée auprès de 6,1 millions de foyers par Netgear et Bitdefender, les propriétaires de logements connectés en Europe, aux États-Unis et en Australie sont quotidiennement victimes de 29 tentatives d’intrusion automatisées. Le rapport indique que les appareils de streaming, les smart TV et les caméras IP représentent la majorité des vulnérabilités détectées, tandis que les smartphones constituent 19,6 % des points d’ancrage au réseau.


Alerte sur nos maisons connectées ! Un nouveau rapport sur la sécurité des objets connectés (IoT) en 2025, consulté par 20 Minutes, met en garde sur nos logements 2.0. Selon une enquête menée auprès de 6,1 millions de foyers par le fabricant d’appareils réseau Netgear et la société de solutions de sécurité Bitdefender, nos home sweet homes de plus en plus connectés au Web sont devenus au fil des ans de véritables passoires numériques, ouvrant ainsi grandes les portes et fenêtres de nos maisons aux cyberhackers. Explications.

29 tentatives d’intrusion quotidiennes

Le chiffre est inquiétant. Les propriétaires de logements connectés en Europe, aux États-Unis et en Australie seraient victimes chaque jour de 29 tentatives d’intrusion automatisées. Ce chiffre, tiré du rapport Netgear et Bitdefender, est certes une moyenne, mais il souligne une réalité. Bien que l’on s’efforce de se protéger des cybercriminels en restant vigilant face à certains courriels et en renforçant nos mots de passe, d’autres failles dans nos maisons passent inaperçues.

Emilie Schuller, Senior PR Marketing Manager EMEA chez Netgear.
Emilie Schuller, Senior PR Marketing Manager EMEA chez Netgear. - Netgear

« Hier encore, on parlait principalement des ordinateurs et, dans une moindre mesure, des caméras de sécurité, comme des points faibles face aux attaques, mais aujourd’hui, la situation est beaucoup plus complexe », constate Emilie Schuller, Senior PR Marketing Manager EMEA chez Netgear. La raison en est que les objets connectés accumulés depuis vingt ans sont de potentiels points d’entrée pour ceux qui cherchent à dérober nos données personnelles et bancaires. « L’univers du hacking est bien plus complexe que ce que l’on pourrait penser », ajoute Emilie Schuller. Ainsi, d’après les données, chaque foyer disposerait en moyenne de 22 objets connectés, allant de notre box Internet à nos enceintes, en passant par nos luminaires et serrures.

Les téléviseurs dans le viseur

Les appareils de streaming font partie des principales vulnérabilités identifiées par Netgear et Bitdefender, suivis des smart TV et des caméras IP. Les smartphones, en particulier, constituent 19,6 % des points d’ancrage au réseau (contre 9,5 % pour les téléviseurs). « En tout, les équipements de divertissement et de surveillance représentent plus de la moitié des appareils exposés », précise le rapport. Mais comment un cybercriminel peut-il pénétrer notre vie numérique via nos téléviseurs ? La raison serait que la « lucarne » est restée ouverte !

Les raisons en sont multiples, selon le rapport, notamment « des piles logicielles complexes, la longue durée de vie des appareils et des cycles de mise à jour souvent déplorables ». Les téléviseurs intelligents modernes, qui fonctionnent souvent sur Android ou Linux, exécutent des applications, des moteurs de navigation et des kits de développement tiers pour le streaming, la publicité et la reconnaissance vocale. Chaque couche complique le code et augmente les surfaces d’attaque, ce qui accroît les risques pour le foyer connecté. Emilie Schuller souligne également que « nos téléviseurs sont des appareils sur lesquels nous avons saisi nos données bancaires pour profiter des services de streaming et de VOD ». Avec une durée de vie de cinq à huit ans, la sécurité de ces dispositifs finit nécessairement par diminuer.

Notre dossier « Objets connectés »

Cependant, l’étude mondiale de Netgear et Bitdefender met également en lumière des équipements 2.0 souvent négligés, tels que les prises connectées. « Peu coûteuses, omniprésentes et souvent oubliées après leur installation, leur firmware est rarement mis à jour. Pourtant, elles restent toujours en ligne, ce qui en fait des cibles faciles pour les botnets ou des points d’ancrage dans les réseaux », est-il précisé dans le rapport. Paradoxalement, même si en 2025, nous avons massivement adopté ces petites prises pour tenter de réduire nos dépenses énergétiques, « cette forte croissance de l’automatisation énergétique intelligente et des prises télécommandées a attiré une attention renouvelée des attaquants », note Netgear.

D’après l’enquête, l’écosystème de nos maisons connectées ne se distingue donc pas par sa vertu. Face aux botnets, un minimum de précautions est plus que jamais essentiel. Netgear, qui fait la promotion de ses routeurs Wifi et d’Armor, son système de protection développé avec Bitdefender (99 euros/an) pour sécuriser tous les appareils du foyer, réclame davantage de sensibilisation autour de la protection des maisons connectées.

Emilie Schuller rappelle de son côté quelques bases à respecter : « Privilégiez le Wifi 7, qui possède des pare-feu beaucoup plus puissants ; créez différents réseaux dans la maison (un général, un pour les objets connectés et un troisième pour les invités) ; et allongez la longueur de vos mots de passe à 12, voire 15 caractères pour les appareils nomades. “Le prénom de ma fille, suivi de 1,2,3 et d’un point d’exclamation, c’est terminé” », conclut-elle.