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Plan de paix pour l’Ukraine : les États-Unis recommandent une quasi capitulation à la Russie

Le secrétaire à l’Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky à Kiev. Depuis son retour au pouvoir en début d’année, Donald Trump s’est présenté comme un médiateur avec Moscou pour ce conflit.


Le secrétaire de l’Armée américaine, Daniel Driscoll, a visité Kiev où il a rencontré le commandant en chef des forces ukrainiennes, Oleksandre Syrsky. « J’ai une nouvelle fois souligné que le renforcement de la protection de l’espace aérien ukrainien, l’extension de nos capacités de frappe à longue portée contre les cibles militaires ennemies, ainsi que le maintien et la stabilisation de la ligne de front affaibliront le potentiel offensif de l’adversaire et le contraindront finalement à accepter une paix juste », a déclaré M. Syrsky sur Telegram, sans faire mention du nouveau plan américain.

La Russie, qui occupe environ 20 % de l’Ukraine, exige que celle-ci lui cède cinq régions et renonce à intégrer l’Otan. Kiev refuse et demande le déploiement de troupes occidentales sur son territoire, ce que la Russie considère inacceptable.

Depuis son retour au pouvoir en début d’année, Donald Trump s’est positionné en tant que médiateur avec Moscou pour ce conflit, alors que Washington avait été un soutien militaire et financier majeur pour Kiev ces quatre dernières années.

Cependant, ses tentatives n’ont pas conduit à un cessez-le-feu. Après avoir exprimé sa frustration tant envers Volodymyr Zelensky que Vladimir Poutine, il a finalement imposé en octobre des sanctions contre le secteur pétrolier russe.

La cheffe de la diplomatie européenne a réagi à l’annonce de ce plan, dont les détails restent flous. « La paix en Ukraine ne peut se faire qu’avec les Européens et les Ukrainiens », a déclaré Kaja Kallas.

« Pour qu’un plan fonctionne, il faut que les Ukrainiens et les Européens soient impliqués, c’est très clair », a-t-elle ajouté, un discours qu’elle tient régulièrement depuis des mois.

Le chancelier allemand Friedrich Merz a quant à lui critiqué « une intensification massive » des frappes russes, arguant que « cela n’a rien à voir avec des objectifs militaires. Il s’agit purement d’une guerre de terreur contre la population civile ukrainienne », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.

Comme lors d’autres attaques, la Roumanie, membre de l’Otan et voisine de l’Ukraine, a dû faire décoller des avions de chasse en raison d’une nouvelle incursion de drone sur son territoire.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky était en Turquie mercredi, où il a tenté sans succès de faire avancer les négociations de paix. À l’issue d’une rencontre avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara, il n’a pu que souhaiter une reprise des échanges de prisonniers de guerre avec la Russie « d’ici la fin de l’année ».

Cette visite, qui ne comptait pas de présence russe, avait pour objectif de « réengager » les États-Unis dans le processus de paix, selon un responsable ukrainien interrogé par l’AFP. Cependant, l’émissaire américain Steve Witkoff n’était pas présent, tandis que la Russie continuait ses frappes sur les villes et les infrastructures énergétiques ukrainiennes.

Des frappes russes ont eu lieu en Ukraine, où 22 personnes sont portées disparues à la suite d’une attaque sur Ternopil.