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Migrants : Inquiétude concernant l’idée de filets pour bloquer les bateaux en France

Les autorités françaises s’apprêteraient à expérimenter l’utilisation de filets pour « neutraliser » les embarcations transportant des personnes migrantes en « bloquant les hélices du moteur ». Depuis le 1er janvier, 39.292 personnes sont arrivées à bord de petites embarcations, soit plus qu’en 2024, et la quasi-totalité demandent l’asile dans la foulée.


Rumeur ou réalité ? Selon le journal *Le Monde* et Lighthouse Reports, un organisme de journalisme collaboratif, les autorités françaises envisageraient de tester l’utilisation de filets pour « neutraliser » les embarcations transportant des migrants en « bloquant les hélices du moteur ».

L’ONG Amnesty International condamne fermement ce dispositif, qualifiant l’utilisation de filets pour stopper les bateaux de migrants tentant de traverser la Manche vers le Royaume-Uni d’« imprudente » et de « dangereuse ». Contacté, le ministère de l’Intérieur n’a pas confirmé ces informations.

« Le recours à des tactiques conçues pour arrêter les navires de contrebande de drogue à grande vitesse contre des canots pneumatiques surchargés et instables remplis de personnes en quête de protection est une approche intrinsèquement imprudente et dangereuse », dénonce Amnesty International dans un communiqué.

En février dernier, Londres et Paris avaient prolongé jusqu’en 2027 leur traité contre l’immigration clandestine, par lequel les Britanniques financent une partie des contrôles réalisés côté français. À cette occasion, l’ex-ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau avait plaidé pour un « changement de doctrine » permettant aux forces françaises d’intercepter des bateaux déjà à l’eau.

« Les personnes qui traversent la Manche le font parce qu’elles n’ont pas d’autre solution sûre. Répondre par des tactiques qui pourraient les tuer n’est pas un contrôle des frontières, c’est une violation des obligations fondamentales découlant du droit humain à la vie », s’indigne Tom Southerden, directeur du programme juridique d’Amnesty International au Royaume-Uni, dans le communiqué. « Au lieu d’alimenter une course aux interceptions dangereuses, le Royaume-Uni et la France devraient se concentrer sur l’élargissement des voies de passage sûres et l’amélioration des procédures d’asile », poursuit-il.

Le week-end dernier, le gouvernement travailliste britannique a annoncé une réforme pour durcir sa politique d’asile et d’immigration, visant à décourager les arrivées irrégulières de migrants sur de petites embarcations, un phénomène difficile à endiguer et qui alimente la montée de l’extrême droite. Depuis le 1er janvier, 39.292 personnes sont arrivées à bord de petites embarcations, soit plus qu’en 2024, et la quasi-totalité d’entre elles demandent l’asile dans la foulée.