Bernard Quintin (MR) : « Augmentation des policiers et patrouilles avant Noël »
La présence de 150 agents, motards et véhicules blindés a soulevé des questions sur la proportionnalité du dispositif, mobilisé par la police locale en réponse à des appels de groupes antifascistes. Bernard Quintin précise que la capitale dispose aujourd’hui de plus de 6500 policiers répartis entre six zones indépendantes et qu’il n’y a pas véritablement de manque d’effectifs.
La mobilisation de 150 agents, incluant des motards et des véhicules blindés, a suscité des interrogations sur la proportionnalité de ce dispositif. Le ministre a précisé que cette décision a été prise par la police locale, soutenue par la police fédérale, en réponse à des manifestations de groupes antifascistes opposés à l’événement organisé dans le quartier. Selon lui, « ce n’est pas le MR qui a demandé ce dispositif, c’est la situation qui l’a exigé » face à l’intolérance de ceux qui refusent d’accorder la parole à des opinions divergentes.
Bernard Quintin a insisté sur le fait que la démocratie ne doit pas se laisser intimider par la pression, affirmant que le MR demeure « le plus grand parti démocratique francophone en Belgique ».
### Moyens policiers et réforme des zones
En réponse à des questions sur le nombre de policiers à Bruxelles et les éventuels manques de ressources, Bernard Quintin a indiqué que la capitale compte aujourd’hui plus de 6 500 policiers, répartis dans six zones indépendantes. Il a estimé qu’il n’y a pas réellement de pénurie d’effectifs, mais que leur organisation pourrait être améliorée grâce à la fusion des zones, une réforme en cours. « Peut-être qu’il faut revoir la répartition entre capacité d’intervention et police de proximité », a-t-il ajouté, soulignant que les priorités en matière de sécurité doivent être définies en concertation entre les polices locales et fédérales.
### Sur la présence des militaires dans les rues
Le ministre de l’Intérieur a confirmé son intention d’accroître la présence militaire dans les rues de Bruxelles et dans les gares, en complément des forces policières. Ce dispositif, qui doit être mis en place avant la fin de l’année, a pour but de doubler le nombre de patrouilles dans les transports en commun. Il a souligné que cette mesure ne doit pas être considérée comme seulement symbolique, mais qu’elle représente une réponse concrète aux enjeux de sécurité et envoie un message fort à la population et aux criminels : « L’État est prêt à mettre en œuvre sa pleine puissance pour assurer la sécurité de nos concitoyens ».
### Lutte contre la criminalité et enjeux judiciaires
Bernard Quintin a affiché sa détermination face à la hausse des violences, des fusillades et du trafic de drogue à Bruxelles. En juillet, Julien Moinil, procureur du Roi de Bruxelles, avait été placé sous protection policière en raison de menaces provenant du milieu de la drogue. Le niveau de menace pesant sur lui avait été élevé au niveau 4, le plus élevé, en raison d’éléments « sérieux et imminents ». Le parquet fédéral a ouvert une enquête suite à cette menace, qui semblait provenir de personnes liées au milieu criminel albanais, ayant un passé judiciaire en matière de trafic organisé de stupéfiants. Pour mémoire, les huit individus arrêtés mardi dans le cadre d’une enquête sur un projet d’attentat contre le procureur ont tous été relâchés, a indiqué mercredi le parquet fédéral, tout en précisant que l’enquête judiciaire se poursuivra.
Parmi les mesures prises, il a mis en avant le renforcement des moyens pour la police judiciaire fédérale (PJF) et l’accès aux caméras de surveillance dans les gares. Le ministre a également salué la mise en réseau progressive des caméras de reconnaissance de plaques à travers le pays, avec un dispositif bruxellois opérationnel sur environ 400 caméras du réseau de la zone à basses émissions, représentant la première phase d’un déploiement national. La connexion des autres grandes villes et des autoroutes devrait être achevée d’ici mars 2026.
La question de la surpopulation carcérale et du suivi judiciaire reste cruciale pour le ministre, qui a souligné la nécessité que les prisonniers étrangers purgent leur peine dans leur pays d’origine et a appelé à un renforcement des moyens pour la justice et l’asile. Il a rappelé que sa mission est d' »assurer la sécurité de tous nos concitoyens », sans critiquer d’autres membres du gouvernement, mais en soulignant l’importance de la collaboration et de la solidarité gouvernementale face aux enjeux budgétaires.
### Bruxelles et la crise budgétaire
Enfin, Bernard Quintin a exprimé son inquiétude concernant le risque de cessation de paiements pour la région de Bruxelles, mentionnant la perte de soutien de la banque Belfius et alertant sur la gravité de la situation pour la capitale du pays et de l’Union européenne. Pour conclure, le ministre de l’Intérieur a lancé un appel à tous les responsables politiques pour sortir de l’impasse et retrouver la stabilité institutionnelle, condition essentielle à l’exercice serein de ses fonctions et à la sécurité des citoyens.

