« Dimanche Sport » : Où ne sont pas les voix féminines ?
L’émission « Dimanche Sport » est entièrement confiée à des animateurs masculins, malgré la présence féminine dans le paysage audiovisuel qui n’est plus à démontrer. La télévision publique a déjà compté des animatrices sportives de talent, certaines ayant marqué l’émission « Dimanche Sport », mais leur présence y est devenue quasiment inexistante.
Comment peut-on expliquer que l’émission « Dimanche Sport » soit intégralement animée par des hommes ? Est-ce réellement un manque de candidates compétentes, ou bien s’agit-il d’un choix, conscient ou non, influencé par une perception encore imprégnée de sexisme dans le domaine médiatique sportif ?
La Presse — Il est indéniable que la place des femmes dans le paysage audiovisuel est bien établie. Que ce soit dans les émissions politiques, sociales, culturelles ou sportives, les animatrices ont réussi, au fil des années, à s’imposer grâce à leur professionnalisme et à leur sens de la communication. En Europe, par exemple, les femmes jouent désormais un rôle essentiel dans l’audiovisuel, y compris dans les émissions sportives, au point de rivaliser et même de surpasser certains animateurs connus.
Pour ce qui est de notre pays, la télévision publique a déjà présenté des animatrices sportives de talent, dont certaines ont marqué l’emblématique émission « Dimanche Sport ». Pourtant, cette présence est devenue presque nulle aujourd’hui. Dans ce programme phare comme dans d’autres émissions sportives, aussi bien sur les chaînes publiques que privées, les femmes sont de plus en plus rares à l’écran.
La seule exception à cela est une émission diffusée sur la première chaîne nationale, consacrée aux sports individuels et présentée par Thouraya Mejbri. Ce rendez-vous est d’autant plus précieux qu’il met en avant des athlètes capables de briller et de représenter le pays, qu’il s’agisse de nageurs ou d’autres disciplines porteuses d’espoir.
Revenons à « Dimanche Sport ». Pourquoi est-elle désormais exclusivement animée par des hommes ? Est-ce en raison d’un manque de compétences féminines ou bien d’un choix influencé par une vision sexiste des rôles dans les médias sportifs ?
Le paradoxe est manifeste quand on constate que la femme tunisienne est présente dans tous les domaines du sport, mais reste étonnamment absente d’un des programmes sportifs les plus regardés du pays. Comment peut-on justifier cette incohérence ?
Il est peut-être temps que les décideurs du paysage audiovisuel reconsidèrent la place des femmes dans les émissions sportives. Non pas par complaisance, mais parce que les Tunisiennes ont prouvé, à maintes reprises, qu’elles possédaient toutes les compétences nécessaires pour animer, analyser et enrichir une émission populaire.

