Affaire Epstein : Le vote du Congrès complique la situation de Trump.
Le Congrès américain a adopté, par un vote de 427 voix contre 1 à la Chambre et à l’unanimité au Sénat, une loi imposant la publication des dossiers fédéraux liés à Jeffrey Epstein. Le ministère de la Justice a annoncé qu’il publiera les dossiers dans un délai de 30 jours, mais CBS News indique que ce délai n’a rien de garantie absolue.
Aux États-Unis, le Congrès a infligé hier un coup dur à Donald Trump en adoptant presque à l’unanimité une loi exigeant la publication des dossiers fédéraux liés à Jeffrey Epstein. Les médias américains, allant des journaux nationaux aux grandes chaînes de télévision, décrivent un moment politique rare où la volonté du Parlement a prévalu face à un président réticent.
« Jamais un président en exercice n’avait été aussi clairement contredit par son propre camp sur un dossier d’une telle ampleur », note *The Washington Post*, qui souligne l’ampleur du vote : 427 voix contre 1 à la Chambre, avec une unanimité au Sénat. Le journal rappelle que Donald Trump avait lui-même freiné l’avancée du texte pendant des mois avant de changer de tactique.
Pour *The New York Times*, ce changement soudain est « un mouvement dicté par la pression et non par conviction ». Le quotidien new-yorkais insiste sur le contraste entre le soutien affiché par Trump envers la transparence publique et les efforts de son administration pour ralentir le processus législatif.
Ces efforts ont été confirmés par Reuters, qui a rapporté que « des conseillers de la Maison-Blanche ont discrètement cherché à convaincre des sénateurs de retarder le vote », ajoutant : « l’effort a échoué, le train était déjà lancé. »
Les chaînes nationales partagent une analyse similaire. Sur CNN, un analyste résume l’embarras du président en déclarant : « Si Donald Trump voulait vraiment la transparence totale, il n’avait qu’à l’ordonner ; le fait que le Congrès doive l’y contraindre raconte l’essentiel. » NBC News mentionne également qu’« au sein de l’entourage présidentiel, on a tenté jusqu’au dernier moment de gagner du temps, mais la dynamique était irréversible ».
Au Capitole, un seul élu s’est opposé à la loi : le républicain Clay Higgins. Dans une déclaration reprise par *New York Post*, il explique : « J’ai voté un « non » de principe. Ce texte peut exposer des innocents – des témoins, des familles, des gens sans rapport direct. Je refuse de blesser ces personnes. » Un argument moralement fort, mais qui n’a pas convaincu les autres membres du Congrès.
Après le vote, le ministère de la Justice a annoncé qu’il publierait les dossiers dans un délai de 30 jours. Cependant, CBS News rappelle que ce délai n’est pas une garantie absolue. « La question n’est pas seulement si les dossiers sont publiés, mais combien seront réellement visibles », écrit la rédaction. Même prudence du côté de *The New York Times*, qui met en garde contre « la portée très large des exemptions, permettant de retenir des documents au nom des victimes, des enquêtes en cours ou de la sécurité nationale ».
L’affaire Jeffrey Epstein demeure donc une ombre persistante autour de Donald Trump. « Chaque fois que le président tente d’en détourner l’attention, un nouvel épisode le ramène au centre du débat », observe un chroniqueur politique cité par *The Washington Post*. Les médias soulignent que ce vote historique pourrait marquer la première fois depuis longtemps que le président perd le contrôle du récit. Le pays attend désormais la publication effective des fichiers. Mais comme le résume la Une du *New York Times*, reprise ce matin sur plusieurs plateaux télévisés : « La transparence votée n’est pas encore la transparence obtenue. »

