France

Gers : Trente ans de prison pour un « gourou » polygame violent

Un homme de 45 ans a été condamné à trente ans de réclusion par la cour d’assises du Gers pour avoir instauré un régime de terreur marqué par des viols et des violences au sein de sa famille élargie. L’accusé a nié l’ensemble des faits qui lui sont reprochés et a interdit à son avocat de présenter une défense tout au long de son procès.


Un homme de 45 ans a été condamné à une peine de trente ans de réclusion pour avoir instauré, selon la justice, un régime de terreur au sein de sa famille élargie, marqué par des viols, des violences systématiques et des actes de barbarie.

La cour d’assises du Gers a prononcé son verdict mercredi, incluant une période de sûreté de deux tiers. L’accusé, décrit par les enquêteurs comme un « gourou » et un « pervers narcissique », a choisi de rester silencieux durant tout le procès et a interdit à son avocat d’office, Me Jean-François Renaudie, de présenter une quelconque défense.

Les magistrats ont examiné 21 chefs d’accusation, incluant des viols conjugaux, des violences sur mineurs et des actes liés à la torture ou à la barbarie. Les documents judiciaires font état d’un climat de « violence généralisée », exercée sur ses compagnes ainsi que sur la majorité de ses 29 enfants, par des violences corporelles, des coups de pied et l’utilisation d’objets, comme un tuyau découvert à son domicile.

Deux de ses plus jeunes enfants auraient subi des sévices particulièrement graves entre leur naissance et l’âge de 20 mois. Selon des témoignages provenant de compagnes et d’autres enfants, l’accusé les aurait soulevés par les oreilles jusqu’à ce qu’ils saignent et les aurait immergés de force pour faire cesser leurs pleurs. Face à ces affirmations, il a nié tous les faits, tout en contestant d’être le compagnon de trois des quatre femmes et le père d’une grande partie des enfants.

Aucun test ADN n’a été effectué, son refus et l’absence de demande des parties civiles n’ayant pas permis de le faire. Les enquêteurs notent néanmoins que « l’ensemble des enfants le reconnaissent comme père ou au minimum comme figure paternelle ». Originaire de Côte d’Ivoire et arrivé en France à l’âge de 16 ans, l’homme imposait à sa famille une pratique « particulièrement exigeante et rigoureuse de l’islam », allant jusqu’à vider la maison de ses meubles et à calfeutrer les fenêtres pour, selon ses propres mots, « empêcher le diable d’entrer ».

L’affaire a éclaté début 2022 lorsqu’une de ses compagnes a réussi à s’enfuir et a alerté les autorités. L’accusé a été interpellé en avril, tandis que 27 enfants mineurs ont été placés. Trois des quatre compagnes, également mises en cause pour violences, ont finalement été acquittées, a précisé Me Renaudie.