Guerre en Ukraine : Quel est le plan de paix américain pour Kiev ?
L’Ukraine a reçu un nouveau plan de paix émanant des Etats-Unis, perçu à Kiev comme largement favorable aux intérêts russes. Selon un haut responsable ukrainien, cette proposition reprendrait l’essentiel des demandes formulées par Moscou depuis le début du conflit.
L’Ukraine a reçu un nouveau plan de paix des États-Unis, jugé à Kiev comme largement favorable aux intérêts russes. Un haut responsable ukrainien a déclaré que cette proposition reprendrait l’essentiel des demandes de Moscou depuis le début du conflit, soulevant des questions sur la stratégie américaine et ses véritables objectifs dans le conflit russo-ukrainien.
Selon cette source, qui souhaite rester anonyme, Washington enverrait maintenant des « signaux » pressant Kiev d’accepter un accord impliquant une reconnaissance formelle de la perte de la Crimée ainsi que d’autres territoires aujourd’hui occupés par les forces russes. La proposition exigerait également une réduction massive de l’armée ukrainienne, qui serait limitée à 400.000 soldats, ainsi que l’abandon de toutes les armes à longue portée, ce qui affaiblirait considérablement la capacité de défense du pays.
La source a en outre souligné que le document reste flou sur les contreparties que la Russie serait censée offrir. « Les informations données sont restées pas claires », a-t-elle déclaré, ajoutant que Kiev ignore si ce projet reflète la vision personnelle de Donald Trump ou l’influence de certains membres de son entourage. Le média américain Axios avait déjà évoqué des discussions discrètes entre Washington et Moscou, une information que le Kremlin s’est refusé à commenter, et sur laquelle la Maison-Blanche n’a pas encore réagi.
Cette proposition arrive alors que la Russie occupe près de 20 % du territoire ukrainien et revendique l’annexion de cinq régions – la Crimée depuis 2014, puis Donetsk, Lougansk, Zaporijjia et Kherson en 2022 – sans en contrôler intégralement les frontières. Moscou conditionne depuis plusieurs années toute négociation à la reconnaissance de ces annexions et au retrait total des forces ukrainiennes, des exigences systématiquement rejetées par Kiev.
Depuis son investiture début 2025, Donald Trump alterne entre une volonté affichée de rapprochement avec Vladimir Poutine et des frustrations répétées face à l’absence de progrès. Tour à tour critique envers Volodymyr Zelensky puis envers le président russe, il a finalement imposé en octobre des sanctions contre le secteur pétrolier russe, sans toutefois provoquer d’évolution notable sur le terrain diplomatique ou militaire.
Cette nouvelle initiative américaine place Kiev devant un dilemme stratégique : accepter un accord perçu comme une « capitulation de facto » ou maintenir sa ligne dure malgré l’épuisement du conflit et l’incertitude sur l’engagement occidental.

