Didier Bourdon : « Mon côté daron, malgré mes 20 ans »
Le Daron, avec Didier Bourdon dans le rôle-titre, fait son retour au prétoire ce jeudi à 21h10 sur TF1. En saison 1, Vincent Daron apprenait qu’il avait eu une fille aînée, Pauline (Mélanie Bernier) avec son amour de jeunesse.

Le Daron, avec Didier Bourdon dans le rôle principal, revient sur le petit écran ce jeudi à 21h10 sur TF1. Lors de la première saison, Vincent Daron découvre qu’il a une fille aînée, Pauline (Mélanie Bernier), issue de son amour de jeunesse. Une demi-sœur dont il a dissimulé l’existence à ses enfants et associés, les jumeaux Esther (Audrey Pirault) et Greg (Ludovik).
Dans la deuxième saison, alors qu’il souhaite apaiser les tensions familiales, les jumeaux, en colère et blessés, choisissent de créer leur propre cabinet d’avocats. Daron se voit alors contraint de plaider contre ses propres enfants… Entretien avec Didier Bourdon, qui revêt à nouveau la robe d’avocat.
Maître Daron apparaît comme un avocat peu conventionnel et un père de famille contestable, qu’est-ce qui pousse à s’attacher à lui ?
Tout d’abord, il y a l’écriture que nous avons un peu supervisée avec Frank Bellocq, le réalisateur. Lorsque j’incarne un personnage complexe, j’essaie de lui donner de la profondeur afin de susciter de l’empathie. Dans Daron, il est clair qu’il a un côté retors, mais il dispose également de circonstances atténuantes. Au final, on lui pardonne, car il sait faire preuve d’humour à son propre égard. Dans la saison 2, il admet même une partie de ses torts lors de scènes avec Sophie Duez, qui joue sa première fiancée.
Daron a-t-il évolué depuis la première saison ?
Il a appris qu’il avait une fille et est touché par cette femme qui n’a pas eu de père pendant trente ans. Cela va lui permettre de révéler le meilleur de lui-même. L’arrivée de cette fille dans sa vie va favoriser l’épanouissement de certaines de ses qualités et peut-être l’aider à résoudre ses difficultés de communication avec ses autres enfants.
Il est paradoxal qu’un ténor du barreau peine à communiquer avec sa propre famille…
C’est justement ce qui m’a beaucoup plu dès le départ. Comme on dit, les cordonniers sont les plus mal chaussés, et c’est toujours amusant !
Cette saison 2 met-elle en avant sa jeunesse et aide-t-elle à comprendre l’homme qu’il est devenu ?
Tout à fait, on dévoile qui il était. Dans la première saison, il avait déjà une petite tendance anarchiste. Le personnage interprété par Pascal Demolon, sans en dire trop, permet de comprendre qu’il avait des amis très brillants mais également borderline. Cela éclaire certaines failles de son caractère.
La famille est-elle un thème qui vous passionne ?
Oui ! J’ai réalisé un film intitulé Les Trois frères. J’ai également tourné dans Sept ans de mariage… La famille est un sujet fascinant parce que c’est un amour qui peut parfois être imposé. On ne choisit pas sa famille !
Aviez-vous l’intention de créer une série à regarder en famille ?
Oui, j’aime bien cela, même si j’ai réalisé des œuvres plus dramatiques, comme La Mort dans l’âme de Xavier Durringer. Ici, il fallait que cela reste familial, mais nous n’avons pas forcé la note. Même si les très jeunes enfants ne comprennent pas tout, ils saisissent les disputes familiales, c’est certain ! Ils réalisent que le papa ment, que sa fille l’a pris la main dans le pot ou qu’il y a des jalousies entre enfants. Les plaidoiries leur échappent un peu, mais les enquêtes, souvent assez cocasses, les intéressent. Je pense qu’il existe plusieurs niveaux de lecture, et j’apprécie cela !
Agissez-vous en tant que père de famille sur le plateau ?
J’ai un petit côté père ! Lors des interviews, un peu en relation avec les acteurs, mais ils savent très bien se défendre. Franchement, je suis très fier de mes acteurs et actrices, car ils sont brillants. C’est moi qui ai demandé à ce que nous soyons tous sur l’affiche, car Daron, c’est une famille !
Pensez-vous que cette série pourrait être adaptée à l’étranger ?
Je pense que oui, car les histoires de famille touchent tout le monde. En anglais, le personnage s’appellerait « Dad », jouant sur ce double sens entre le père et son nom.
« Le Daron » est votre première série, éprouvez-vous un plaisir particulier à retrouver l’équipe et votre personnage d’une saison à l’autre ?
Je pense que la première saison a montré que nous avons une très bonne entente. Cependant, ce qui compte véritablement, c’est l’écriture : peu importe l’atmosphère ou les invités, si l’écriture n’est pas solide, cela ne fonctionne pas.
Frédéric Bell joue des rôles invités et fait un clin d’œil aux Inconnus…
C’était pour s’amuser, je crois ! Elle peut se permettre ce genre de chose parce qu’elle est tellement à part.
Les Inconnus sont considérés comme les pères de l’humour…
Nous nous sentons très respectés par des artistes comme Philippe Lacheau ou ceux du Palma Show. Dans le prochain film de Philippe Lacheau, Marsupilami, je joue le père de Jamel Debbouze. La boucle est bouclée et cela me plaît. J’ai toujours été très respectueux de mes aînés. Je me souviens d’avoir rencontré Michel Galabru, Pierre Bondy ou Jean Poiret avec beaucoup d’admiration. Je ne souhaite pas abuser, mais parmi ces jeunes, c’est toujours agréable de sentir qu’il existe un véritable respect, et je les respecte également pour leur travail. J’ai 66 ans, mais dans ma tête, j’ai toujours 20 ans.
La nouvelle génération redécouvre vos sketchs sur les réseaux sociaux…
Oui ! C’est amusant, lors d’une avant-première, un jeune de 16 ans est venu me dire : « Monsieur, vous êtes toute ma jeunesse ! » Les parents ou les amis sur TikTok et YouTube leur ont fait découvrir Les Inconnus. Les jeunes adorent. Pour moi, c’est le plus bel hommage, cela signifie que nous restons toujours dans le cœur des gens.
Avez-vous l’envie de réaliser une saison 3 ?
J’ai toujours su dire « non » au cours de ma carrière. À Jean Meyer au conservatoire lorsqu’il m’a proposé de jouer dans Britannicus. Au théâtre de Philippe Bouvard, même après un an, nous avons dit « non » bien qu’il nous ait assuré que ce serait zéro franc par jour. Idem pour Les Inconnus, à un moment, nous ne pouvions plus. Maintenant, à mon âge, je me vois partir pour quatre saisons. J’ai encore des idées. J’imagine Daron à la pêche, seul, et son fils qui vient le voir en disant : « Papa, on a besoin de toi ».

