Rennes : Grève scolaire après des menaces de mort contre un enseignant
Il n’y aura pas classe ce vendredi 21 novembre à l’école des Clôteaux, située dans le secteur de Bréquigny à Rennes. Selon l’Éducation nationale, moins de 15 % des professeurs des écoles sont des hommes.
Il n’y aura pas classe ce vendredi 21 novembre à l’école des Clôteaux, située dans le secteur de Bréquigny, dans les quartiers sud de Rennes. Cette petite école est privée, depuis plusieurs semaines, d’un de ses enseignants, qui occupe également le rôle de directeur de la maternelle. Ce dernier est en arrêt de travail suite à une altercation survenue le 10 octobre avec les parents d’une élève. Ces derniers refusent qu’un homme soit l’enseignant de leur enfant.
Les parents demandent un changement de classe pour leur fille afin qu’elle soit prise en charge par une femme, une requête que l’école a naturellement rejetée. « Ce n’est pas un motif légitime pour demander un changement d’enseignant. Des parents ne peuvent pas demander à choisir le genre de l’enseignant », souligne Mickaël Bézard, secrétaire départemental du SNUDI Force ouvrière d’Ille-et-Vilaine. Selon les données de l’Éducation nationale, moins de 15 % des professeurs des écoles sont des hommes.
Durant cet entretien, des menaces indirectes de mort auraient été proférées par les parents, avertissant l’enseignant qu’ils ne « craignaient pas de faire vingt-cinq ans de prison » si leur fille rapportait le moindre fait. Depuis cet incident, l’enseignant concerné est arrêté. Afin de lui exprimer leur soutien et de faire pression sur le rectorat de Rennes, les enseignants de l’école se mettront en grève ce vendredi, avec un rassemblement prévu près de l’établissement. La situation a été signalée au rectorat, qui a « pris la situation au sérieux », sans toutefois prendre de décisions.
D’autres établissements pourraient également être concernés par des fermetures, selon le syndicat FO, notamment les groupes scolaires Colombier et Pablo-Picasso. « C’est une situation inadmissible dans laquelle les collègues se reconnaissent. Les agressions verbales se multiplient », déclare Mickaël Bézard.
Le syndicat, tout comme le personnel de l’école des Clôteaux, réclame que l’enfant soit intégrée dans un autre groupe scolaire. « Pour protéger l’enseignant, il faut éloigner la famille et changer l’enfant d’école. Si on accepte un changement de classe, on donne raison à cette famille », estime le syndicaliste.

