Coupe du monde 2026 : Curaçao, le plus petit pays qualifié
Curaçao va officiellement disputer sa première Coupe du monde de football, tout comme le Cap-Vert, l’Ouzbékistan et la Jordanie. Avec ses 156.000 habitants, Curaçao est le plus petit pays qualifié en 23 éditions de la Coupe du monde de football, devançant l’Islande, qui compte 350.000 habitants.

Le monde du sport a offert de nombreuses surprises ces derniers mois. Une athlète de Sainte-Lucie a décroché une médaille d’or au sprint aux JO de Paris 2024, tandis que des joueurs amateurs néo-zélandais ont participé à la première Coupe du monde des clubs newlook de la FIFA l’été dernier. Pourtant, même avec la nouvelle configuration du Mondial 2026 à 48 équipes, il était difficile d’imaginer qu’un article serait consacré aux joueurs de Curaçao.
Cette île des Antilles néerlandaises, souvent associée à une liqueur d’orange étincelante comme la mer des Caraïbes, va participer pour la première fois à une Coupe du monde de football, aux côtés du Cap-Vert, de l’Ouzbékistan et de la Jordanie. Curaçao a réussi à finir en tête de son groupe lors des éliminatoires de la zone Concacaf grâce à un match nul (0-0) contre la Jamaïque à Kingston, malgré trois tirs sur le poteau pour les Jamaïcains et un penalty annulé par le VAR dans les derniers instants.
Curaçao, plus petit pays qualifié que l’Islande en 2018
Curaçao s’ajoute donc à la liste des derniers qualifiés pour le Mondial 2026 aux États-Unis, avec Haïti et le Panama (chacun disputant sa deuxième Coupe du monde). Il affiche un statut historique : celui du plus petit pays à se qualifier en 23 éditions de la Coupe du monde de football, avec ses 156 000 habitants, devançant largement l’Islande (350 000 habitants) lors du Mondial 2018. Mais comment une si petite île du sud des Caraïbes a-t-elle réussi à se qualifier pour une compétition aussi prestigieuse, surtout avec une expansion du nombre d’équipes de 32 à 48 ?
Il est évident que la concurrence n’est pas très intense en Amérique du Nord, et cette fois-ci, trois places étaient garanties pour l’été prochain, en plus des trois pays organisateurs, les États-Unis, le Canada et le Mexique, alors qu’auparavant, seules trois ou quatre places étaient disponibles. Le Costa Rica (six participations à la Coupe du monde) et le Honduras (présent en 1982, 2010 et 2014) ont échoué dans le groupe d’Haïti, tout comme la Jamaïque, désormais en barrages avec le Suriname (une autre ancienne colonie néerlandaise).
Dirigés par le célèbre Dick Advocaat, ancien sélectionneur des Pays-Bas, de la Corée du Sud et de la Russie, les joueurs de Curaçao ont profité de cette opportunité pour réaliser un parcours mémorable. Mais quels sont les joueurs de cette 82e nation au classement FIFA, dont la meilleure performance reste un modeste quart de finale de la Gold Cup 2019 perdu contre les États-Unis (0-1) ? L’ensemble de l’équipe actuelle, qui a été entraînée par Patrick Kluivert de 2015 à 2016, est composée de joueurs nés aux Pays-Bas et formés dans des clubs de l’Eredivisie.
Un match attendu contre les Pays-Bas ?
« Nous voyons de plus en plus de jeunes joueurs qui, malgré la possibilité de jouer un jour pour les Pays-Bas, choisissent de rejoindre Curaçao et renforcent notre équipe », déclare Juninho Bacuna, milieu de Gaziantep (Turquie), à la BBC. L’ancienne colonie néerlandaise, autonome depuis 2010, reste donc très influencée par les Pays-Bas, même à 8 000 km de leur île. D’ailleurs, cet exploit des Curaciens a été célébré par une importante diaspora à Rotterdam mardi matin.
Notre dossier sur la Coupe du monde 2026
Bien que le football ne soit pas le sport le plus populaire à Curaçao, devancé par le baseball, il est évident que les rues de Willemstad vibreront dans huit mois pour soutenir la « Blue Wave ». Et pour donner du poids à l’histoire du Petit Poucet de la compétition, il semble inévitable qu’un match au premier tour contre les Pays-Bas soit attendu lors du tirage au sort du 5 décembre, n’est-ce pas ?

