Tunisie

Importation d’une voiture d’occasion : promesse ou projet sérieux pour chaque Tunisien ?

Le député Ghassen Yamoun a annoncé, mardi 18 novembre 2025, qu’il défendra l’introduction d’un article dans le projet de loi de finances 2026 permettant à chaque Tunisien d’importer une voiture d’occasion âgée de moins de 7 ans. Il a également souligné que les propositions additionnelles formulées par les députés pourraient être acceptées ou rejetées, le ministère des Finances évoquant régulièrement la nécessité de préserver les équilibres budgétaires.


Le député Ghassen Yamoun a annoncé, mardi 18 novembre 2025, son intention de défendre l’ajout d’un article dans le projet de loi de finances 2026, permettant à chaque Tunisien d’importer une voiture d’occasion de moins de 7 ans. Il envisage de réorienter les avantages actuellement attribués aux véhicules électriques et hybrides qu’il considère « inaccessibles » pour la majorité des familles.

Lors d’une interview sur les ondes d’Express Fm, Yamoun a déclaré que le projet de loi inclut un volet social essentiel qu’il souhaite valoriser, tout en mettant en lumière des lacunes que sa série de propositions pourrait corriger. Il a affirmé que les dispositions les plus positives du texte portent sur l’ouverture de 51 000 nouveaux postes dans le secteur public, la régularisation de 12 000 ouvriers de chantiers, le recrutement de 1 350 docteurs au chômage, ainsi que la création de 18 000 postes pour les enseignants contractuels, les professeurs suppléants et les conseillers pédagogiques relevant du ministère de l’Éducation.

Yamoun a également salué la mise en place d’un fonds spécial pour soutenir les personnes en situation de handicap, destiné à promouvoir leur inclusion sociale et économique à travers le financement de la formation, de l’emploi, de la création de projets, ainsi que le soutien aux activités culturelles et sportives.

En revanche, il a critiqué l’absence d’une ligne de financement directe pour les jeunes diplômés et les titulaires de diplômes en chômage, une mesure qui devrait leur permettre d’accéder à des prêts à des conditions favorables. Il a annoncé qu’il proposera d’instaurer un financement dédié pour cette catégorie via la Banque tunisienne de solidarité.

Sur un autre point, le député a insisté sur l’urgence d’exonérer les petites et moyennes entreprises (PME) des pénalités et des intérêts de retard, en raison des grandes difficultés financières qu’elles rencontrent. Cette proposition sera présentée comme un amendement.

Yamoun a critiqué la décision de réduire les droits de douane sur l’importation de panneaux solaires, affirmant qu’elle nuit aux entreprises tunisiennes du secteur.

Concernant l’investissement, il a déploré l’absence de mesures concrètes pour encourager les investissements intérieurs et extérieurs, malgré la nécessité pour l’État de diversifier ses sources de financement.

Il a également dénoncé la continuité du soutien aux entreprises publiques déficitaires sans qu’une restructuration réelle ne soit mise en place. Bien qu’il ne soit pas favorable à leur privatisation, il a appelé à une réforme profonde au regard des soupçons de corruption et de mauvaise gestion qui entourent certaines d’entre elles.

Ghassen Yamoun a rappelé que les propositions additionnelles formulées par les députés peuvent être acceptées ou rejetées, le ministère des Finances mentionnant régulièrement la nécessité de préserver les équilibres budgétaires, une justification qu’il considère répétitive.