Coupe Davis : Corentin Moutet parle de son coup « ridicule » et fatal.
Corentin Moutet a perdu son service et le set face à Raphaël Collignon, qui a remporté ce match en trois sets (2-6, 7-5, 7-5). Moutet a déclaré qu’il aurait aimé faire quelque chose de plus simple et a admis qu’il avait été pris par l’émotion, n’ayant pas réussi à la gérer.
Après avoir réalisé un excellent échange le long de la ligne de fond en effectuant deux coups gagnants puissants, Raphaël Collignon s’éloigne du jeu, convaincu à 100 % d’avoir perdu un point crucial, quasiment décisif pour le tie-break de Corentin Moutet. Cependant, le gaucher français, manifestement en confiance mardi à 6-2, 5-6, 15-15, ne fait pas souvent dans la simplicité. Sur un revers sans vitesse revenant juste derrière le filet, le numéro 35 mondial feinte un smash pour conclure, avant d’exécuter son fameux « tweener » (coup entre les jambes au tennis)… qui se soldera par un échec dans le filet !
Le type de tournant capable de perturber un premier match de quart de finale de Coupe Davis contre la Belgique. Ce ne fut pas long : une double faute suivie a permis à son adversaire, le modeste numéro 86 mondial, de bénéficier de deux balles de set, soudainement reboosté. N’ayant cédé qu’un seul petit point sur ses 28 derniers services, Raphaël Collignon a finalement triomphé en trois sets (2-6, 7-5, 7-5). De plus, son compatriote Zizou Bergs (43e mondial) a ensuite dépassé Arthur Rinderknech (6-3, 7-6), ce qui a conduit à l’élimination rapide des Bleus dans ce nouveau format de « Final 8 » en Coupe Davis, mardi à Bologne (Italie).
C’est alors que revient à cet incompréhensible point : pourquoi Corentin Moutet a-t-il pris un tel risque dans un moment aussi crucial, engageant toute l’équipe ? Rassurez-vous, le joueur concerné ne semblait pas enclin à jouer le provocateur après une telle erreur.
« J’essaie de jouer de manière assez spontanée, et, malheureusement, c’est ça qui est venu de manière spontanée, a-t-il déclaré en réponse aux médias. Sur ce coup, il y a plein d’options plus intelligentes à faire à ce moment-là, surtout avec la pression. J’aurais aimé faire quelque chose de plus simple, mais ça fait aussi partie de mon jeu, de moi, il faut que je l’accepte. J’ai été pris par l’émotion, je n’ai pas réussi à la gérer. »
Raphaël Collignon a réagi en déclarant : « Ça a évidemment changé le set parce que s’il avait pris ce point-là, je pense que ça faisait 6-6 et on ne sait pas ce qu’il se passe ensuite. Le momentum a changé après ça. Sur le coup, je n’ai pas vraiment compris. J’ai le mérite de me battre sur une balle impossible. Après, c’est Corentin : il est capable de faire des coups incroyables et parfois de s’emmêler un peu les pinceaux. Pour tenter ça sur un coup important, il fallait être sûr de soi. Et il a été ridicule parce qu’il l a complètement raté. Il s’est compliqué la tâche pour rien, je lui dis merci. »
Le terme « ridicule » a été employé par le joueur belge, ravi de tirer profit de cette erreur pour renverser un match qui semblait mal engagé et se qualifier pour les demi-finales, qui se dérouleront vendredi contre le vainqueur du match Italie-Autriche.
Le capitaine de l’équipe belge, Steve Darcis, a en outre fait remarquer avec humour qu’il aurait « pété la gueule » à l’un de ses joueurs s’il avait tenté un tel geste en Coupe Davis. Bonne chance à Corentin Moutet (26 ans) pour revenir et s’imposer avec les Bleus après une telle débâcle.

