Affaire Epstein : Le Congrès approuve la divulgation des dossiers, Trump prêt à signer.
Le Congrès américain a approuvé mardi une proposition de loi obligeant le ministère de la Justice à rendre publics tous les documents relatifs à Jeffrey Epstein, adoptée à 427 voix contre 1 à la Chambre puis approuvée à l’unanimité au Sénat. Cette loi pourrait marquer une étape décisive dans l’affaire Epstein en levant le voile sur des archives longtemps tenues hors de portée du public.
Le Congrès américain a voté mardi, avec un large soutien des deux partis, une loi obligeant le ministère de la Justice à rendre publics tous les documents concernant Jeffrey Epstein. Cette proposition a été adoptée à 427 voix contre 1 à la Chambre, puis approuvée à l’unanimité au Sénat. D’après un responsable de la Maison-Blanche, le président « est prêt à signer le texte sur les dossiers Epstein dès qu’il arrivera sur son bureau ». Toutefois, selon le *New York Times*, le Sénat a levé sa séance pour la soirée, ce qui signifie qu’il faudra attendre mercredi pour la signature.
Cette avancée législative survient après plusieurs mois de résistance de Donald Trump, qui avait tenté de freiner le vote et d’inciter les élus républicains à retarder l’examen du texte. Face à l’augmentation des critiques au sein de son propre camp, il a fini par adopter un ton désinvolte après l’adoption à la Chambre, affirmant : « Je m’en fiche de quand le Sénat adoptera le texte », tout en exhortant les républicains à « ne pas perdre de vue toutes les victoires que nous avons eues ». Il a aussi répété n’avoir « rien à voir » avec Jeffrey Epstein, rappelant l’avoir exclu de son club « il y a de longues années » parce qu’il le considérait comme « un pervers malade ».
La relation passée entre Donald Trump et Jeffrey Epstein – deux figures influentes de la jet-set new-yorkaise avant leur brouille au début des années 2000 – reste un sujet de questionnement. Dimanche, face au risque de nouvelles défections dans son camp, le président a finalement apporté son soutien au projet de loi, assurant : « Nous n’avons rien à cacher », et dénonçant de nouveau ce qu’il qualifie de « canular » orchestré par ses adversaires démocrates.
Avant le vote, plusieurs victimes du financier ont plaidé pour une libération intégrale des documents, estimant que seule une transparence totale pourrait lever les zones d’ombre de l’affaire. « L’État ne doit jamais se mettre du côté des prédateurs », a déclaré Lara Blume McGee, qui s’exprimait publiquement pour la première fois sur l’agression sexuelle qu’elle attribue à Jeffrey Epstein au début de sa carrière de mannequin.
La controverse a été ravivée par la publication récente d’e-mails attribués à Epstein, dans lesquels le financier affirme que Donald Trump « savait à propos des filles » et aurait passé « plusieurs heures » avec l’une d’elles. Le président dément ces affirmations et a demandé une enquête sur les liens entre Jeffrey Epstein et plusieurs figures démocrates, dont l’ancien président Bill Clinton.
Au sein du camp républicain, des doutes subsistent quant à l’application effective de la future loi. Marjorie Taylor Greene, qui a perdu le soutien public de Donald Trump après avoir défendu le texte, craint que certaines enquêtes en cours ne permettent de maintenir sous scellés une partie des documents. Selon elle, « le vrai test sera : est-ce que le ministère de la Justice publiera les documents ? Ou est-ce qu’ils resteront ligotés par ces enquêtes ? ».
Avec sa promulgation, cette loi pourrait symboliser une étape décisive dans l’affaire Epstein en levant enfin le voile sur des archives longtemps gardées à l’écart du public, au cœur d’un affrontement politique devenu explosif.

