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Ozempic, Mounjaro, Wegovy : le corps pourrait produire l’hormone GLP-1 ?

L’Ozempic a vu sa prescription doubler en un an aux États-Unis. Selon Harith Rajagopalan, cofondateur et PDG de Fractyl, arriver à la mise à disposition de nouveaux traitements pour les patients revient à « coloniser Mars, en matière d’ampleur des efforts nécessaires ».


L’Ozempic connaît un succès fulgurant aux États-Unis, attirant des personnalités telles qu’Elon Musk, Oprah Winfrey et Whoopi Goldberg. Ce traitement à base de GLP-1, une hormone qui régule la glycémie et agit comme coupe-faim, a été détourné de son usage habituel chez les personnes diabétiques pour devenir un médicament anti-obésité. En conséquence, la prescription de ce traitement a doublé en un an dans le pays. Plusieurs start-ups américaines cherchent à aller plus loin, selon CNN.

Fréquence et prix

Les traitements à base de GLP-1, dont l’Ozempic, le Wegovy, le Mounjaro et le Zepbound, présentent certains inconvénients. L’un de leurs principaux défauts est la nécessité d’une injection hebdomadaire pour fonctionner, entraînant des coûts importants pouvant dépasser 1 000 dollars par mois, d’après Libération, ce qui limite leur accessibilité malgré leur popularité croissante. En 2021, les États-Unis comptaient déjà plus de 200 millions d’individus obèses ou en surpoids, selon The Lancet.

Pour remédier à ce problème, deux laboratoires américains développent des solutions visant à reprogrammer les cellules afin qu’elles puissent produire leur propre GLP-1 après une unique injection. D’une part, Fractyl propose une thérapie génique utilisant un virus pour transformer les cellules du pancréas. D’autre part, RenBio travaille sur une approche utilisant une solution saline destinée à enseigner à l’organisme à produire la fameuse hormone.

Les travaux sont en cours

Dans les deux cas, les premiers résultats chez les souris de laboratoire semblent encourageants. Le traitement de Fractyl a permis une perte de poids d’environ 20 % en seulement trois semaines, tout en maintenant un taux de glycémie stable. Pour sa part, RenBio a observé que des rongeurs pouvaient perdre jusqu’à 15 % de leur masse graisseuse et maintenir cet état pendant au moins un an. Les expérimentations se poursuivent désormais sur des porcs et des singes.

Cependant, les risques liés à ces thérapies géniques sont réels. Elles peuvent entraîner des changements irréversibles dans l’organisme qui, à long terme, pourraient mener à des problèmes de santé et à des pathologies graves, y compris le cancer. Néanmoins, les GLP-1 pourraient également améliorer la santé rénale et cardiovasculaire. Quoi qu’il en soit, ces nouveaux traitements mettront encore beaucoup de temps avant d’être disponibles. Pour Harith Rajagopalan, cofondateur et PDG de Fractyl, atteindre l’étape de mise à disposition pour les patients revient à « coloniser Mars, en matière d’ampleur des efforts nécessaires ».