Karine Le Marchand, Chantal Thomas… Le « Who’s Who » se féminise, mais ne décolle pas.
L’édition 2026 du « Who’s Who in France » compte 42 % de femmes parmi les nouveaux entrants. Le lancement du « Who’s Who » en 1953 ne comportait que 1 % de femmes parmi ses 5.000 notices.
L’édition 2026 du « Who’s Who in France », publiée ce mardi, représente une avancée significative dans la féminisation d’un annuaire qui a longtemps été dominé par les hommes. Cet ouvrage aspire désormais à refléter une France plus représentative, talentueuse et diversifiée.
Avec 42 % de femmes parmi les nouveaux entrants, cette 57e édition prolonge la dynamique amorcée ces dernières années. Cette progression est saluée par son éditeur, Franck Papazian, qui affirme que « la féminisation progresse toujours plus. Nous ne sommes pas encore à la parité, mais les choses avancent ». Les nouveaux profils illustrent cet élan : l’écrivaine Chantal Thomas, l’avocate Irène Luc, la cancérologue Isabelle Ray-Coquard, la mathématicienne Sylvie Méléard, la musicienne Lucie Boulanger, ainsi que la taekwondoïste Althéa Laurin, benjamine de cette édition à 24 ans.
Cette montée en puissance des femmes contraste fortement avec les débuts du « Who’s Who », lancé en 1953 par Jacques Lafitte, qui ne comptait alors que 1 % de femmes parmi ses 5.000 notices. Actuellement, l’annuaire totalise 19.075 membres et revendique un rôle renforcé dans la mise en lumière des talents qui contribuent « à l’activité et au rayonnement de la France ». Des personnalités issues de la culture, du monde académique, de l’artisanat ou du journalisme bénéficient d’une visibilité accrue, telles qu’Angélique Kidjo, Karine Le Marchand ou le journaliste Ariel Wizman.
La nouvelle édition reflète également une diversité générationnelle avec une gamme d’âges inédite, de la benjamine olympique Althéa Laurin à la doyenne Simone Rozès, âgée de 105 ans et première femme à avoir présidé la Cour de cassation. Toutefois, malgré cette volonté de renouvellement, 53 % des membres sont encore âgés de plus de 50 ans.
Pour accompagner cette évolution, le « Who’s Who » a créé en 2024 les Who’s Who d’or, visant à honorer « celles et ceux qui font la France d’aujourd’hui ». Une cérémonie prévue en février mettra à l’honneur des femmes d’excellence dans le secteur du luxe, renforçant ainsi la place des femmes dans la reconnaissance institutionnelle. Dans le domaine littéraire, le prix Who’s Who 2025 a été décerné à Delphine Minoui pour son ouvrage Badjens, qui relate le combat des femmes iraniennes contre la répression des mollahs.

