Une jeune bénévole lance l’archivage numérique des sites archéologiques.
Inès Saïd a lancé une initiative individuelle et bénévole pour l’archivage numérique des sites archéologiques tunisiens. Elle a déclaré : « Nous sommes face à une génération qui préfère les visites virtuelles au déplacement pour le tourisme de terrain en raison de la révolution technologique. »
Inès Saïd, une jeune Tunisienne qui étudie l’ingénierie des médias en Amérique, a récemment annoncé à la radio qu’elle a lancé une initiative personnelle et bénévole visant à numériser les sites archéologiques en Tunisie.
Durant ses vacances, Inès Saïd se rend, accompagnée de sa sœur, sur différents sites archéologiques dans le gouvernorat de Nabeul et d’autres régions. Elle photographie les monuments et chaque recoin des sites avec son smartphone, avant de les téléverser en trois dimensions sur un site web qu’elle a conçu pour mettre en valeur l’histoire de son pays.
Concernant l’origine de son projet, elle explique qu’elle travaillait dans un laboratoire de valorisation du patrimoine aux États-Unis tout en entamant ses études en ingénierie des médias. Elle a été frappée par le fait de photographier le patrimoine américain moderne tout en négligeant le patrimoine tunisien, riche de plus de trois mille ans de civilisation. Cela l’a motivée à adapter ses connaissances à la préservation de l’héritage de son propre pays.
Saïd a donc commencé à explorer des sites archéologiques, comme la tour historique d’Hammamet, où elle a été rencontrée alors qu’elle prenait des photos lors d’une journée portes ouvertes. À ce sujet, elle a signalé que l’un des défis qu’elle a rencontrés a été la lenteur de la réponse des autorités tunisiennes concernant la valorisation et l’adoption de son projet. Malgré plusieurs échanges avec des responsables du ministère de la Culture et de l’Institut National du Patrimoine, la réponse a toujours été la même : « Nous étudions le sujet et nous vous contacterons ».
La bénévole, qui utilise une application pour photographier et traiter les sites archéologiques avant de les republier, espère recevoir une réponse rapide de la part du ministère concerné. Cela lui permettrait d’obtenir l’autorisation d’accéder aux sites archéologiques et aux musées, et de renforcer son équipe de photographie ainsi que celle d’experts pour vérifier les textes et les données qui accompagnent chaque objet capturé.
Inès Saïd considère son expérience comme une opportunité de préserver et de numériser le patrimoine tunisien afin de le rendre accessible sur des plateformes numériques. Cela favoriserait une diffusion plus large du riche héritage tunisien et rapprocherait la connaissance des générations qui privilégient l’utilisation de la technologie à la lecture sur papier. Elle a déclaré : « Nous sommes face à une génération qui préfère les visites virtuelles au déplacement pour le tourisme de terrain en raison de la révolution technologique. C’est ce que je cherche à exploiter dans cette expérience d’archivage numérique de l’histoire tunisienne dans toutes ses dimensions et époques ! ».

