Belgique

Bart De Wever sous ultimatum : accord jeudi ou rencontre avec le Roi.

Le Premier ministre Bart De Wever mise sur un accord pour jeudi, bien qu’il reste de nombreuses questions sans réponse concernant le budget. Trois journées de grève sont prévues les 24, 25 et 26 novembre, en réponse à la manifestation du 14 octobre qui a rassemblé plus de 120.000 personnes à Bruxelles.


Depuis plusieurs semaines, le gouvernement De Wever travaille sur le budget. Cependant, la situation reste floue, avec de nombreuses questions sans réponse. Pourtant, le Premier ministre continue de parier sur un accord d’ici jeudi.

Parmi les interrogations :

– Le budget discuté sera-t-il annuel ou pluriannuel, s’étalant jusqu’à 2029, comme le souhaite Bart De Wever ?
– Quel sera le montant des économies si le budget est établi jusqu’à 2029 ? Vincent Van Peteghem, le ministre CD&V du Budget, évoque un effort de 16 milliards d’euros, tandis que Bart De Wever parle de 10 milliards, correspondant selon lui à l’effort minimal requis par le Pacte de stabilité européen.
– Les mesures évoquées, telles qu’un saut d’index, une révision du système d’indexation des salaires ou une augmentation de la TVA sur certains produits, sont-elles toujours envisagées ?

### Bart De Wever joue sa crédibilité

Aujourd’hui constitue un moment déterminant pour le Premier ministre, qui n’a jamais aspiré à cette fonction, bien qu’il semble s’y acclimater avec le temps. Avant les élections, Bart De Wever avait deux priorités : obtenir une grande réforme de l’État et assainir les finances publiques. Le premier objectif a été abandonné, faute de majorité suffisante, et il attache donc une grande importance à l’assainissement financier. Sa crédibilité est en jeu, même si cela implique d’adopter des mesures impopulaires comme un saut d’index ou une augmentation de la TVA. Deux partis, Vooruit et le MR, se montrent particulièrement critiques vis-à-vis des choix à faire.

### Vooruit souhaite davantage taxer « les épaules les plus larges »

Vooruit, le seul parti de centre gauche au sein du gouvernement De Wever, a déjà dû accepter plusieurs mesures contraires à ses principes depuis la formation du gouvernement. Frank Vandenbroucke, le vice-Premier ministre de Vooruit, porte cependant l’une des principales mesures d’économies : le retour au travail des malades de longue durée. De plus, le parti ressent une forte pression des syndicats et de la rue, avec trois nouvelles journées de grève programmées les 24, 25 et 26 novembre, après la manifestation du 14 octobre qui a rassemblé plus de 120 000 personnes à Bruxelles.

### Le MR refuse une hausse de la fiscalité

Les libéraux francophones ont remporté les élections de juin 2024 en promettant d’améliorer le pouvoir d’achat de la classe moyenne, en particulier pour « les gens qui travaillent ». Pour le MR, aucune hausse de la fiscalité et aucune nouvelle taxe au niveau fédéral ne peuvent être envisagées, conformément à leur principal engagement de campagne. Les libéraux misent sur des réductions de dépenses et sur les effets bénéfiques des réformes annoncées, un choix qui laisse Bart De Wever sceptique en raison de son caractère aléatoire.

De plus, le MR fait face à un fort mécontentement lié aux mesures d’économies déjà mises en place par le gouvernement wallon et par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

### Un schéma classique ?

La situation actuelle n’est pas vraiment une surprise. Chaque partie défend ses priorités, un schéma récurrent lors des discussions budgétaires, peu importe la coalition en place. Ce qui peut surprendre, en revanche, c’est que ces cinq partis affirment que l’un de leurs principaux objectifs de la mandature est de rétablir significativement les finances publiques, alors même qu’après sept mois de travail pour former cette coalition, il semble que rien n’ait vraiment été décidé quant aux choix et aux équilibres à établir, d’où les fortes tensions actuelles.