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Espagne : Un an après les inondations, démission du président de Valence.

Carlos Mazón a démissionné lundi après avoir été critiqué pour sa gestion des inondations survenues il y a un an dans le sud-est de l’Espagne. Lors d’une conférence de presse, il a reconnu des « erreurs » et a déclaré : « J’en appelle à cette majorité pour élire un nouveau président de la Generalitat […] Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais démissionné il y a longtemps. »


Il lui aurait été difficile de rester en poste plus longtemps. Cible de critiques après les inondations qui ont frappé le sud-est de l’Espagne il y a un an, insulté lors de l’hommage rendu mercredi aux 237 victimes de la catastrophe, le président de la région de Valence, Carlos Mazón, a finalement démissionné lundi.

Lors d’une conférence de presse d’environ vingt minutes, ce dirigeant du Parti Populaire (PP, droite) s’est défendu avec vigueur tout en s’en prenant à ses détracteurs, notamment au gouvernement de gauche de Pedro Sánchez. Carlos Mazón a officiellement annoncé sa démission.

Il a évoqué des « erreurs » en déclarant : « J’en appelle à cette majorité pour élire un nouveau président de la Generalitat […] Si ça ne tenait qu’à moi, j’aurais démissionné il y a longtemps. Il y a eu des moments insupportables pour moi, mais surtout pour ma famille. » Cette déclaration survient seulement cinq jours après qu’il ait été la cible d’insultes de proches victimes des inondations lors des funérailles d’État commémorant un an après la catastrophe.

Depuis un an, Carlos Mazón, dont les versions sur ses activités le jour du drame ont changé à plusieurs reprises, faisait face à la pression de milliers d’habitants de la région qui revendiquaient son départ lors de manifestations mensuelles. Reconnaissant des « erreurs », il a admis lundi qu’il aurait dû annuler ses rendez-vous ce jour-là : « J’aurais dû avoir la vision politique d’annuler mon agenda et d’aller là-bas. »

Toutefois, son mea culpa a été accompagné de nouvelles critiques envers le gouvernement central dirigé par le socialiste Pedro Sánchez. Il a affirmé : « Le bruit autour de moi est l’excuse parfaite pour dissimuler les responsabilités du gouvernement, tant dans les informations erronées qu’ils ont transmises le 29 octobre, que dans le retard de l’acheminement de l’aide les jours suivants. »

Des questions persistent concernant la gestion chaotique de la catastrophe par le gouvernement régional de droite, notamment sur la localisation de Carlos Mazón au moment où la décision d’envoyer une alerte à la population aurait dû être prise. Cette alerte, finalement envoyée très tard, a été diffusée à 20h11, alors que de nombreuses victimes avaient déjà perdu la vie.

Cet avocat de formation a d’abord dissimulé qu’il avait passé quatre heures, de 14h45 à 18h45, à déjeuner dans un restaurant avec une journaliste, dans le but, selon ses dires, de lui proposer un poste. De plus, le mystère demeure sur la dernière heure de son absence, pendant laquelle les autorités attendaient qu’une alerte soit envoyée. Durant ce temps, Carlos Mazón a rejeté plusieurs appels.

La femme avec qui il a déjeuné, Maribel Vilaplana, a été entendue lundi matin par la juge en charge de l’enquête sur les inondations. Récemment, elle a rompu le silence et a révélé que le président régional l’avait raccompagnée jusqu’à sa voiture, située dans un parking à l’opposé du siège de la présidence. En tant que président régional, Carlos Mazón jouissait jusqu’à maintenant d’une immunité qui l’exemptait d’interrogations par le tribunal ordinaire, alors que son ancienne conseillère pour les situations d’urgence a, elle, été mise en examen.