2e festival international du cinéma au Sahara : El Garâa honoré
Un écran de fortune a été installé sur la place du village d’El Garâa pour la projection de deux courts-métrages, un tunisien et un italien, ayant pour sujet le Sahara, et une performance avec du sable. Les habitants du village d’El Garâa, où il n’y a pas d’hôpital ni d’école, utilisent encore le feu de bois pour cuisiner leurs repas.
Sur la place de ce village, un écran de fortune a été installé pour l’occasion. Au sol, le public, principalement composé d’enfants accompagnés de leurs parents, a vécu une expérience unique en assistant à la projection de deux courts métrages, l’un tunisien et l’autre italien, traitant du Sahara, ainsi qu’à une performance réalisée avec du sable et à des contes racontés par Salah Sawii Marzougui, un vétéran de la région.
La Presse — À quelques encablures du bivouac où se déroule la 2e édition du festival international du cinéma au Sahara à Ksar Ghilane, dans le gouvernorat de Kebili, le village d’El Garâa a accueilli « le cinéma des refuges », une section parallèle du festival.
El Garâa est une petite localité où les commodités les plus élémentaires font défaut. Il n’y a pas de raccordement à l’eau, ni d’électricité. Les habitants se chauffent encore au feu de bois pour préparer leurs repas. Il n’y a pas d’hôpital, ni d’école.
Une seule et unique classe d’enseignement primaire est disponible. Pour accéder au collège et au lycée, il faut se déplacer jusqu’à Douz, situé à 150 km. La palmeraie et le tourisme constituent les uniques sources de travail pour les habitants.
La culture est presque inexistante.
Dans ce désert culturel, le festival du cinéma du Sahara, qui vise à désenclaver cette région isolée, tente d’ouvrir de nouvelles perspectives pour les citoyens en leur offrant la chance de participer à des événements culturels.
Les organisateurs du festival ont donc intensifié leurs efforts pour organiser des projections dans le village d’El Garâa.
Sur la place de ce bourg, un écran de fortune a été installé pour la circonstance.
Au sol, le public, constitué essentiellement d’enfants accompagnés de leurs parents, a ainsi vécu une expérience unique en assistant à la projection de deux courts métrages, l’un tunisien et l’autre italien, traitant du Sahara, ainsi qu’à une performance réalisée avec du sable et à des contes narrés par Salah Sawii Marzougui, un vétéran de la région.
C’est probablement la première fois que ces enfants ont pu voir des images sur un grand écran et ont fait preuve de patience en supportant les nombreuses interruptions causées par des défaillances techniques. Cependant, leur résilience a été récompensée à la fin de la séance par des cadeaux et la promesse d’un atelier d’initiation au dessin animé prévu le lendemain, sous l’ombre d’un arbre sur la même place.
Profitant de l’occasion, les villageois ont partagé leurs difficultés de vie et ont appelé les autorités à améliorer leur quotidien en leur fournissant au moins l’eau et l’électricité, afin qu’ils puissent continuer à vivre dans le village et éviter de l’abandonner.
Le festival du film du Sahara leur a ainsi offert l’opportunité de faire entendre leurs voix et leurs revendications. Le point fort de cette 2e édition réside dans le lien social créé dans cette région isolée où l’infrastructure est fragile. Une initiative à saluer et à encourager.
Neila GHARBI

