France

Cambriolage au Louvre : Suspects identifiés après deux mises en examen.

Deux nouvelles personnes ont été arrêtées et mises en examen samedi, portant à quatre le nombre de suspects écroués dans l’affaire du cambriolage au Louvre, dont le butin est estimé à 88 millions d’euros. Les deux hommes d’Aubervilliers, âgés de 34 et 39 ans, étaient soupçonnés d’être impliqués dans des faits de vol pour lesquels ils ont été condamnés en 2015 à Paris.


Deux semaines après le cambriolage spectaculaire du Louvre, dont le butin est évalué à 88 millions d’euros, des dizaines d’enquêteurs sont mobilisés et plusieurs individus ont été arrêtés. Interpellations, nombre de mis en examen, absence de complicité au musée… 20 Minutes fait le point sur le profil des cambrioleurs présumés.

### Qui sont les suspects ?

Deux nouvelles personnes arrêtées mercredi soir ont été mises en examen et placées en détention provisoire samedi, portant à quatre le nombre de suspects écroués. Il s’agit d’un homme de 37 ans, soupçonné d’être l’un des quatre membres du commando ayant dérobé les joyaux, et de sa compagne de 38 ans, a déclaré la procureure de Paris, Laure Beccuau.

Deux autres hommes résidant à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), âgés de 34 et 39 ans, sont également soupçonnés d’avoir fait partie du commando. Arrêtés le 25 octobre, l’un à l’aéroport de Roissy alors qu’il tentait de rejoindre l’Algérie, l’autre à Aubervilliers, ils ont été mis en examen et écroués mercredi.

« Il y a quatre auteurs, il en reste au moins un à retrouver, plus sans doute le ou les commanditaires », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez, au Parisien. Dimanche sur France Info, la procureure a également évoqué d’éventuels autres complices, mentionnant l’utilisation de « véhicules relais ». Elle a cependant souligné qu’à ce stade, rien ne permettait de parler d’une complicité au sein du Louvre.

### Ont-ils reconnu leur implication ?

Les deux hommes d’Aubervilliers « se sont livrés à des déclarations » jugées « minimalistes par rapport à ce qui nous paraît être démontré par le dossier », selon Laure Beccuau. Ils sont mis en examen pour vol en bande organisée (15 ans de réclusion criminelle encourus) et association de malfaiteurs en vue de la préparation du crime de vol en bande organisée (10 ans encourus), tout comme l’homme de 37 ans.

Sa compagne est, elle, soupçonnée de complicité de vol commis en bande organisée et association de malfaiteurs. Le couple, qui « a des enfants ensemble », a « contesté toute implication », a indiqué la procureure. L’homme « s’est refusé à toute déclaration », a-t-elle précisé sur France Info.

### Comment ont-ils été retrouvés ?

Le couple a été interpellé après la découverte d’ADN leur appartenant dans la nacelle du monte-charge utilisé lors du cambriolage. Si celles de l’homme « sont importantes », celles de la femme pourraient être de l’« ADN de transfert », selon les enquêteurs, c’est-à-dire « déposé sur quelqu’un, sur un objet, qui est ensuite redéposé dans la nacelle ». « Tout ça mérite d’être investigué », a souligné Laure Beccuau.

Concernant les hommes d’Aubervilliers, celui de nationalité algérienne a été identifié grâce à de l’ADN retrouvé sur un des scooters ayant servi à la fuite, tandis que l’ADN du deuxième a été découvert sur une des vitrines fracturées et des objets abandonnés au Louvre.

### Quel est leur profil ?

Les deux hommes d’Aubervilliers, suspectés d’être ceux ayant pénétré dans la galerie d’Apollon, ont « été impliqués dans une même affaire de vol pour laquelle ils ont été condamnés en 2015 à Paris », selon la procureure. Âgé de 34 ans, l’Algérien était sans activité récente, mais avait auparavant travaillé comme ripeur (ramassage d’ordures) ou livreur. Le deuxième est un chauffeur de taxi clandestin de 39 ans. Il est connu pour des vols aggravés et doit être jugé mercredi à Bobigny pour avoir dégradé un miroir dans un commissariat en garde à vue.

Le casier de l’homme du couple porte « mention de 11 condamnations, dont une dizaine déjà pour des faits de vol » significatifs, a indiqué la procureure. Lors d’une audience devant le juge des libertés samedi, sa compagne, habitante de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), était en pleurs, disant avoir « peur » pour ses enfants et pour elle-même.

Les profils ne correspondent pas à ceux « que généralement on associe au haut du spectre de la criminalité organisée », a déclaré Laure Beccuau, tout en soulignant qu’« aujourd’hui, on a des profils pas très connus en criminalité organisée qui montent assez vite sur des faits extrêmement graves ».