Budget 2026 : Lecornu averti d’un danger de censure imminente
Sébastien Lecornu a déclaré qu’il mène une « stratégie des petits pas » pour résister à la censure, affirmant que « on peut chuter à n’importe quel moment » sur le budget. Le Premier ministre a également indiqué que le débat sur la taxe Zucman, rejetée par les députés, « est derrière nous » et qu’il s’agit désormais d’un débat pour la prochaine présidentielle.
Sébastien Lecornu se trouve dans une position précaire à Matignon, et en a conscience. Il a déclaré samedi à plusieurs médias : « On peut chuter à n’importe quel moment » concernant le budget, ajoutant qu’il mène une « stratégie des petits pas » pour éviter la censure.
Le Premier ministre a affirmé dans le quotidien *Le Parisien* : « C’est une course d’endurance très incertaine où on peut chuter à n’importe quel moment. » Il a précisé : « Si nos oppositions veulent censurer, elles censureront. Je suis très lucide. Cela peut dérailler dix fois. Mais si ceux qui veulent vraiment que cela fonctionne pour le pays jouent le jeu, on va y arriver », a-t-il ajouté dans *La Tribune Dimanche*.
### La taxe Zucman repoussée à la présidentielle
Concernant la taxe Zucman sur les hauts patrimoines, rejetée par les députés, le chef du gouvernement a indiqué que « c’est derrière nous ». Il a affirmé que « c’est maintenant un débat pour la prochaine présidentielle ». Selon lui, la « seconde lecture » du budget à l’Assemblée nationale sera « le moment de vérité », alors que les députés s’apprêtent à suspendre l’examen du budget de l’État mardi pour se concentrer sur celui de la Sécurité sociale, qui contient également des mesures sujettes à controverse pour les oppositions.
Une fois les deux textes budgétaires adoptés par l’Assemblée nationale, ils seront envoyés au Sénat, puis reviendront devant les députés suite à une commission mixte paritaire (CMP) réunissant des parlementaires des deux chambres. La discussion budgétaire devrait se prolonger jusqu’à la mi-décembre au moins, sauf si une censure est votée auparavant.
### « Pas de deal » avec les socialistes
Le Premier ministre a également démenti avoir négocié un accord global avec les socialistes, un parti essentiel à la survie de son gouvernement. « Il n’y a pas de deal et il n’y en aura pas jusqu’au bout », a-t-il affirmé dans *Le Parisien*. Il a ajouté que le PS, ne souhaitant pas adopter une politique du pire, peut désormais défendre les avancées concrètes auprès des citoyens. Par ailleurs, il a critiqué certains membres du PS qui ont « parfois du mal à faire vivre les avancées obtenues durablement », a-t-il déclaré à *La Tribune Dimanche*.
Le chef du gouvernement a, par ailleurs, exprimé son soutien à la réindexation des pensions de retraite et des minima sociaux, ainsi qu’à la hausse de la CSG sur le patrimoine, trois mesures qui ont déjà été votées en commission à l’Assemblée nationale concernant le budget de la Sécurité sociale.

