Belgique

E-commerce : la justice française saisie contre Shein pour vente de poupées pédopornographiques.

La Répression des fraudes (DGCCRF) a signalé à la justice la vente de « poupées sexuelles d’apparence enfantine » sur le site de Shein, peu avant l’ouverture de son premier magasin physique à Paris. Shein a écopé cette année en France de trois amendes, d’un total de 191 millions d’euros, pour non-respect de la législation sur les cookies en ligne, fausses promotions et informations trompeuses.


Quelques jours avant l’ouverture de son premier magasin physique à Paris, Shein a fait l’objet d’une enquête de la Répression des fraudes (DGCCRF). Samedi, cette dernière a annoncé avoir alerté la justice sur la vente de « poupées sexuelles d’apparence enfantine » sur le site d’e-commerce. La DGCCRF a déclaré dans un communiqué : « Leur description et leur catégorisation sur le site permettent difficilement de douter du caractère pédopornographique des contenus ».

Une source au ministère de l’Économie a précisé que le dossier était entre les mains du parquet de Paris, qui n’a pas répondu immédiatement aux sollicitations de l’AFP. Le ministre du Commerce, Serge Papin, a affirmé sur X que « l’État ne faiblira pas pour protéger les Françaises et les Français ».

Sur son site, le journal Le Parisien a publié la photo d’une de ces poupées, représentant le corps et les traits d’une fillette, tenant un ours en peluche, accompagnée d’une description explicitement sexuelle. Ces poupées mesurent 80 centimètres. Alice Vilcot-Dutarte, porte-parole de la DGCCRF, a averti : « Il y a même des commentaires des acheteurs. Il faut imaginer qu’un enfant qui navigue sur le site pour chercher une poupée, au hasard des clics, peut tomber sur ces produits ».

La DGCCRF a indiqué qu’elle avait signalé la situation à la plateforme, lui suggérant de mettre en place rapidement les mesures appropriées, notamment le retrait des pages concernées. Elle a également précisé que Shein avait retiré les produits en question immédiatement après avoir pris connaissance des problèmes, garantissant appliquer « une politique de tolérance zéro » à ce sujet.

Une « enquête » interne est en cours pour examiner comment ces annonces ont pu échapper aux dispositifs de contrôle, ainsi qu’une revue complète pour identifier et retirer tout produit similaire pouvant être proposé par d’autres vendeurs tiers. La Répression des fraudes a également relevé l’absence de « mesure de filtrage » empêchant efficacement l’accès aux contenus commercialisant des poupées sexuelles d’apparence adulte pour les mineurs.

Le communiqué rappelle que la diffusion de représentations pédopornographiques est passible de peines pouvant aller jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende. L’absence de mesure de filtrage peut entraîner jusqu’à trois ans de prison et 75.000 euros d’amende.

Shein, entreprise d’origine chinoise, s’est imposée sur le marché mondial de la mode éphémère depuis son arrivée en France en 2015. Selon une étude de l’application de shopping Joko, l’enseigne est devenue celle où les Français ont dépensé le plus en 2024. Cependant, elle est régulièrement accusée de concurrence déloyale, de pollution environnementale et de conditions de travail indignes.

Cette année, Shein a été sanctionnée par trois amendes totalisant 191 millions d’euros pour des violations de la législation sur les cookies en ligne, de fausses promotions, d’informations trompeuses, et pour ne pas avoir déclaré la présence de microfibres plastiques dans ses produits.

Le géant asiatique a récemment annoncé l’ouverture de son premier magasin physique durable au BHV, un grand magasin historique au centre de Paris, dans un espace de plus de 1000 m². En collaboration avec la Société des Grands Magasins (SGM), propriétaire du BHV depuis 2023, elle prévoit d’investir dans cinq autres magasins dans les semaines à venir, auprès des Galeries Lafayette de plusieurs villes françaises. Ce partenariat a conduit plusieurs marques françaises à quitter le BHV.