Seine-Saint-Denis : un policier mis en examen pour viol à Bobigny
Un des deux policiers accusés de viol a été mis en examen ce samedi pour viol aggravé, a indiqué son avocat Xavier Nogueras. La qualification retenue est viol aggravé par personne ayant abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions.
Deux jours après les accusations, l’enquête semble progresser. Un des deux policiers arrêtés suite aux dénonciations d’une femme au dépôt du tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a été mis en examen ce samedi pour viol aggravé, a précisé son avocat Xavier Nogueras à des journalistes au palais de justice de Paris. Le parquet a demandé son placement en détention provisoire, a-t-il ajouté.
Aucune information n’est encore disponible concernant le second policier impliqué. Les deux individus ont admis avoir eu des relations sexuelles avec cette femme, tout en soutenant qu’elles étaient consensuelles, selon une source proche de l’affaire.
La question de la contrainte est au cœur des débats. Selon l’avocat, le policier qu’il défend « a huit ans d’expérience », « est aguerri, expérimenté, passionné par son métier » et « se retrouve face à quelqu’un qui porte des accusations, alors qu’elle-même est particulièrement familière des locaux de garde à vue, d’après ses propres aveux ».
Après avoir « vu trois magistrats, puisqu’elle a été condamnée à une peine de dix-huit mois d’emprisonnement », cette femme « va très opportunément déclarer que l’acte, reconnu par ailleurs par mon client comme étant parfaitement consenti, aurait été commis sous contrainte, sous prétexte que celui-ci est en uniforme », a déclaré l’avocat.
Concernant la « victime présumée » étant « à l’initiative » des faits, l’avocat a déclaré : « Il y a un volet évidemment disciplinaire, un volet moral, mais nous ne sommes pas ici pour faire de la morale ni de la déontologie des policiers : nous sommes sur un volet pénal et le simple port d’un uniforme ne permet pas d’affirmer qu’il a exercé une quelconque contrainte sur une personne qu’il dit être seule à l’initiative de ce qui s’est passé ».
La qualification retenue est viol aggravé par une personne ayant abusé de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. « C’est très consternant pour nous de constater qu’un dossier a autant fuité dans la presse », avant même que « nous puissions avoir accès au dossier », a déploré l’avocat. « Ce que nous souhaiterions, c’est que le secret soit respecté le plus longtemps possible pour permettre à ce policier, que nous avons l’honneur de défendre, de pouvoir parler librement et que ce ne soit pas sous pression », a-t-il ajouté.

