Le numérique, outil de justice sociale en 2023
La Tunisie crée le premier hôpital numérique, s’inscrivant dans une lignée de réformes audacieuses dans le domaine de la santé publique. Le Chef de l’État a ordonné l’accélération de la construction d’hôpitaux dans plusieurs localités, dont Kairouan, Sbeïtla, Makthar, et El Jem.
**Par Salem TRABELSI**
Certaines décisions, au-delà de leur aspect technique, reflètent une vision. La création du premier hôpital numérique en Tunisie s’inscrit dans cette lignée de réformes à la fois audacieuses et structurantes.
La Tunisie est sur le point de franchir une nouvelle étape dans le domaine de la santé publique : celle de la médecine connectée, accessible à tous, même dans les régions les plus reculées du pays.
Ce projet, le premier de son genre, va au-delà de la simple digitalisation des soins. Il promet de rapprocher l’hôpital du citoyen, de réduire les distances et d’éliminer les injustices géographiques qui obligent de nombreux malades à parcourir des centaines de kilomètres pour une consultation ou un diagnostic. À l’avenir, les examens médicaux pourront être envoyés à cet hôpital virtuel, où des spécialistes établiront à distance un diagnostic précis et des prescriptions adaptées.
C’est un changement de paradigme, une révolution silencieuse dans un secteur qui a longtemps souffert des lourdeurs administratives et des inégalités territoriales.
Cependant, le numérique n’est pas une fin en soi. Il représente un outil de justice sociale, une manifestation moderne du droit fondamental à la santé. Dans cette même optique, le Chef de l’État a demandé, lors d’une rencontre avec le ministre de la Santé, d’accélérer la construction et la mise en service d’hôpitaux dans plusieurs localités — Kairouan, Sbeïtla, Makthar, El Jem… Ces centres de soins devraient contribuer à rééquilibrer la carte sanitaire du pays. Le message est clair : la santé ne doit pas être un privilège urbain, mais un droit national.
Cette vision va encore plus loin : il s’agit de refonder le cadre juridique du secteur médical, en l’affranchissant de ses carcans et de ses archaïsmes, afin de défendre à la fois les médecins et les patients.
C’est tout un modèle à repenser dans un pays dont les compétences médicales s’imposent largement au-delà de ses frontières.
Alors que de nombreux pays réfléchissent à la fracture sanitaire, la Tunisie, forte de sa jeunesse et de son ingéniosité collective, choisit de se tourner vers l’innovation.
Elle ne copie pas : elle invente. Ce premier hôpital numérique, symbole d’équité et de modernité, ne se limite pas à un projet technologique. C’est un symbole d’un pays qui, décidément, ne connaît pas l’impossible.

