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Octobre 2025, le deuxième octobre le plus sombre depuis 1887 : impact sur notre santé ?

Octobre 2025 aura été le deuxième mois d’octobre le plus sombre depuis le début des mesures en 1887, a indiqué l’Institut royal météorologique (IRM) dans son bilan climatologique mensuel. À Uccle, le soleil n’a ainsi brillé que durant 46 heures et 10 minutes, contre une normale saisonnière de 112 heures et 38 minutes.


Octobre 2025 a été indiqué comme le deuxième mois d’octobre le plus sombre depuis le début des enregistrements en 1887, selon le bilan climatologique mensuel de l’Institut royal météorologique (IRM) publié samedi. À Uccle, le soleil n’a brillé que pendant 46 heures et 10 minutes, contre une moyenne saisonnière de 112 heures et 38 minutes.

« Il y a eu beaucoup de nuages bas, donc beaucoup d’humidité qui était prisonnière dans les basses couches d’atmosphère. Et donc, c’était un temps tout à fait sombre, avec des stratus, de la brume, un peu de brouillard, » a précisé le météorologue à l’IRM, Pascal Mormal.

La situation est-elle causée par le changement climatique ? « Absolument pas. C’est un peu le hasard de la configuration météorologique qui l’explique, » a déclaré Pascal Mormal, « avec quand même une influence océanique assez marquée au début du mois. Nous avons eu la fameuse tempête Emmy, mais nous avions été effleurés à l’époque. Ensuite, nous avons eu ce long tunnel de 15 jours anticycloniques, mais très, très sombre. Et maintenant, depuis une semaine, nous avons un temps avec un flux océanique très perturbé, avec beaucoup de pluie. Cela a donc conduit à un ciel bien nuageux. » Ce phénomène contraste avec un mois d’octobre par ailleurs doux en termes de température.

Une chose est sûre : l’ensoleillement de ce mois d’octobre est bien en dessous de la moyenne, qui est de 112 heures 38 minutes. À seulement trois jours de la fin du mois, le total est de 38 heures et 33 minutes. La question se pose de savoir si cela pourrait aboutir à un nouveau record.

La prudence est de mise, car le mois d’octobre touche à sa fin, même si « nous n’annonçons pas non plus des journées totalement ensoleillées. » Le record précédent date de 1998 avec 42 heures et 48 minutes d’ensoleillement. Ainsi, il semblerait que le mois d’octobre 2025 soit au moins le deuxième le plus sombre jamais enregistré.

Les conséquences d’un manque d’ensoleillement sont également à prendre en compte. La lumière naturelle joue un rôle crucial dans la régulation de nos rythmes circadiens. Selon la psychiatre Caroline Depuydt, « le principal rythme circadien autour d’une journée de 24 heures, c’est la veille et le sommeil. »

Durant la journée, notre corps doit produire de la sérotonine, qui nous donne de l’énergie. La nuit, pour un bon sommeil, c’est la mélatonine qui doit être sécrétée. Il s’agit d’un cycle nécessaire à notre bien-être.

« Quand on s’expose à la lumière le matin, cela permet à notre cerveau de sécréter de la sérotonine et donc d’avoir de l’énergie. Cela aide aussi à réguler le cycle du cortisol. Le cortisol est souvent associé au stress, mais en quantité normale, il nous donne aussi de l’énergie et nous aide à sortir du lit le matin. »

Cela explique pourquoi la luminosité matinale est essentielle pour notre organisme, car elle stimule la production de sérotonine et régule le cortisol, contribuant ainsi à notre bien-être. « Et puis, ça diminue progressivement au fur et à mesure de la journée, quand la luminosité diminue, » ajoute-t-elle.

La situation s’inverse à la tombée de la nuit, rendant l’adaptation de notre corps difficile durant les jours très sombres. La lumière est également nécessaire pour la production de vitamine D. “On constate qu’un manque de vitamine D peut accroître le risque de dépression. Ainsi, la lumière se révèle être un antidépresseur naturel.”

Les personnes les plus vulnérables sont particulièrement touchées par le manque de luminosité, notamment « les bébés, les enfants, les personnes atteintes de TDAH, ainsi que celles qui se trouvent dans un état de subdépression. »

Il est donc crucial de chercher à capter la lumière naturelle dès que possible. « La première chose, c’est vraiment de penser à se mettre dans la lumière naturelle à l’extérieur le plus possible, » explique-t-elle.

Le mieux serait de s’exposer le matin pendant au moins un quart d’heure. Même en restant devant les fenêtres, vous captez de la lumière, même si elle est moins intense. Ouvrir les fenêtres est préférable. Selon la psychiatre, « il faut vraiment imaginer qu’on a comme des petits panneaux solaires à l’intérieur de notre cerveau, et plus on leur donne de la luminosité, plus ils vont créer de l’énergie. Si on se met dehors ou si on ouvre la fenêtre, on va vraiment donner la possibilité à ces petits panneaux solaires de capter le maximum. »

Pour ceux qui vivent des mois très sombres comme octobre, il peut être judicieux d’utiliser une luminothérapie pour aider le corps et le cerveau à capter la lumière nécessaire à leur bon fonctionnement. « Les dispositifs de luminothérapie se révèlent de plus en plus efficaces et ont fait leurs preuves scientifiquement, » affirme Caroline Depuydt. « Il existe des luminaires, des écrans que l’on peut placer à côté de notre propre écran. L’idée est de les allumer le matin, car cela fournit une intensité lumineuse élevée qui compense la perte de luminosité naturelle. »

Près de 100 % des Belges souffrent de carence en vitamine D durant l’hiver. Il est donc conseillé de suivre des cures. « Cela n’a pas d’effet miraculeux, mais cela renforce l’immunité. En hiver, cette immunité peut être fragilisée, ce qui est accentué par la fatigue, les virus, etc. La vitamine D contribuera à maintenir le cycle veille-sommeil et facilitera le sommeil. Elle peut donc réellement aider pendant ces périodes difficiles. »