Ouragan Melissa en Jamaïque : l’ambassadrice de Belgique déplore une situation catastrophique.
La capitale de la Jamaïque, Kingston, n’a pas été directement touchée par l’œil de la tempête, tandis que l’ouest du pays est en situation catastrophique. Environ une cinquantaine de Belges résidents en Jamaïque sont enregistrés à l’ambassade, et aucun d’eux n’a été signalé en détresse après l’ouragan.
Quelle est la situation actuellement ?
Ellen de Geest : Ici à Kingston, la capitale, nous avons eu relativement de la chance. L’œil de la tempête n’est pas passé par ici, alors que cela avait été prévu. L’ouragan a dévié vers l’ouest quelques jours avant son arrivée. C’est surtout cette partie de l’île qui a subi de très lourds dégâts. À la capitale, la vie a repris assez rapidement grâce à des dégâts limités et aux efforts des autorités jamaïcaines pour restaurer l’électricité et l’eau. Cependant, la situation dans l’ouest du pays est véritablement catastrophique.
Y a-t-il moyen d’accéder dans cette partie occidentale du pays ?
Ellen de Geest : Certaines routes sont bloquées, mais les autorités font des efforts pour les dégager. De nombreux Jamaïcains essayent de retrouver leurs familles, leurs communautés, et d’acheminer des produits de première nécessité. Il existe une grande solidarité.
Combien de Belges se trouvent en Jamaïque ? Avez-vous de leurs nouvelles ?
E. de G. : Nous avons environ cinquante Belges résidents en Jamaïque qui sont enregistrés à l’ambassade. Avant la tempête, nous leur avons envoyé des messages pour les avertir et leur demander de suivre les instructions des autorités. Ils vont bien. Nous n’avons pas d’informations concernant des Belges résidents en détresse. Pour les touristes présents sur l’île, nous avons contacté tous ceux qui étaient enregistrés sur notre site Travelers Online avant la tempête pour les prévenir et les localiser. Nous avons eu des contacts avec la plupart d’entre eux après la tempête. Ainsi, tous ceux que nous avons pu joindre ou qui ont pu nous contacter sont en sécurité. Il est évident que maintenir la communication est parfois difficile en raison de l’absence d’électricité ou de connexion mobile dans de vastes zones du pays, mais certains ont réussi à se connecter via Starlink et d’autres nous ont informés de leur sécurité, ce qui nous rassure à l’ambassade et nous permet également de tranquilliser leurs familles en Belgique.
Le bilan global d’une vingtaine de morts paraît encore raisonnable par rapport à ce qu’on aurait pu craindre vu la violence de cet ouragan ?
E. de G. : Je pense aussi. Les images sont vraiment incroyables. Bien que chaque vie perdue soit une tragédie, le nombre de victimes est limité comparé à ce que cela aurait pu être. Cela est en partie dû aux mesures prises par les autorités jamaïcaines qui ont averti la population, organisé des lieux d’abri, et ont martelé l’importance de prendre des précautions. Cela a probablement contribué à limiter le nombre de victimes.
Est-ce que l’aéroport fonctionne et les autres moyens de communication ?
E. de G. : Oui, les aéroports sont partiellement opérationnels, ce qui est très positif, car cela permet à l’aide humanitaire d’atteindre l’île et offre une possibilité de retour aux touristes. Les aéroports de Kingston et de Montego Bay sont déjà partiellement fonctionnels, y compris pour les vols commerciaux.
En ce qui concerne l’aide humanitaire, les besoins sont-ils importants ? Absolument, oui. Mais la Jamaïque s’est préparée préalablement. Des listes de besoins avaient déjà été établies avant l’arrivée de la tempête pour être communiquées aux partenaires de l’ONU, de l’Union européenne, et à CARICOM, l’organisation régionale caribéenne. La solidarité, tant à l’intérieur des Caraïbes qu’à l’international, est forte.
Le pays va mettre du temps à se relever de cette catastrophe ?
Ellen de Geest : Certainement, cela prendra du temps. Les dégâts dans l’ouest du pays sont énormes. De plus, il faut noter qu’en juillet dernier, l’ouragan Beryl a déjà touché le sud de l’île. Les populations touchées venaient à peine de se reconstruire et se retrouvent encore une fois dévastées. Cela va nécessiter un long processus de réhabilitation.

